mercredi 11 juin 2008

Beaucoup de bruit pour rien.

Je suis un peu en observateur les délibérations du groupe, dont je fais parti, “Libéré les Québecs”. Et, face aux nombreux courriels que je reçois, je ne peux m’empêcher de penser au titre d’une pièce de Shakespeare: “Beaucoup de bruit pour rien” (en anglais: “Much ado about nothing”). Je n’ai rien contre les brassages d’idées au contraire; en tant qu’intellectuel, j’en brasse aussi ma bonne part. Là où je me questionne, c’est au sujet de la stratégie. Je rappelle ici aux lecteurs que je suis un ardent défenseur de la décentralisation. Vivant en Gaspésie, je vois tous les jours le potentiel de développement que nous avons et le peu de moyens décisionnels mis à notre disposition. Pour vous convaincre de ma foi envers la décentralisation, vous n’avez qu’à lire (ou relire) les billets précédents que j’ai écrit sur ce blogue.

Je rappelle aussi que je suis politologue et que le sujet de mon mémoire de maîtrise portait, entre autre, sur le processus décisionnel des gouvernements (analyse des politiques publiques).

En parcourant la liste des membres de la coalition, que l’on peut consulter sur le site (www.libererlesquebecs.com), j’ai constaté qu’il n’y avait aucun membre du présent gouvernement; aucun député d’aucun parti. La coalition réclame une loi cadre pour la décentralisation territoriale. Ce qui est tout à fait logique. Seule une loi adoptée par l’Assemblée nationale du Québec, donc par les députés, peut transférer des pouvoirs décisionnels vers les régions. C’est de cela qu’il s’agit lorsque l’on parle de décentralisation; c’est un transfert de pouvoirs décisionnels du gouvernement central vers des instances régionales. Donc, seuls les députés, membres de l’Assemblée nationale du Québec, sont habilités, ont le pouvoir, on la légitimité d’adopter des lois, comme la loi cadre proposée par la coalition.

Alors, comment expliquer qu’il n’y ait aucun député, ou même ministre, qui soit membre de la coalition. Ce sont eux nos représentants auprès du gouvernement. Ils ont pour première tâche de défendre nos intérêts et d'apporter les changements que nous voulons, que nous demandons. Ce sont nos alliés, et non nos adversaires. Le gouvernement, c’est nous tous. À ceux qui font la promotion du livre «Au pouvoir citoyens» et prétendent vouloir instaurer une “véritable démocratie” au Québec, je leur dit: la véritable démocratie existe déjà. Elle n’est pas parfaite, mais elle fonctionne. C’est à nous d’y participer pleinement plutôt que de continuellement en dénoncer les défauts ou de nous contenter de pratiquer la politique de la chaise vide. Je citerai Platon qui disait: «Le mérite de ceux qui ne s’occupent pas de la chose publique est d’être gouvernés par des gens pires qu’eux-mêmes». Et à ceux, adeptes des théories du complot, qui prétendent que nos gouvernements (ou les partis politiques) sont contrôlés par des intérêts privés, je vous dit ... voilà! C’est vous qui leur laissez toute la place. Occupez-vous de vos affaires et faites vous entendre en prenant votre place. C’est ça la véritable participation citoyenne. Nous, citoyens, avons le pouvoir de changer les choses. Et les députés aussi sont des citoyens, d’abord et avant tout.