lundi 5 février 2007

L’élu : figurant ou acteur ?

La municipalité doit-elle jouer un rôle dans le développement de sa communauté ? Si vous avez répondu oui, vous vous attendez certainement que les conseillers et le maire assument leur responsabilités dans ce domaine; c’est-à-dire que vous vous attendez à ce qu’ils soient des acteurs et non des figurants. Vous vous attendez à ce que le maire ait le premier rôle et qu’il se dévoue non seulement au développement de votre communauté mais aussi à la défense de ses intérêts. Or, pourquoi payer un salaire de figurant à un acteur; et à un acteur de premier rôle ? La rémunération de nos élus en Gaspésie est famélique (en raison de la petite taille de nos municipalités).

Pour un maire d’une municipalité de moins de 5000 habitants, le salaire est d’environ 4000 $ par année; c’est un minimum. Bien sûr, une municipalité peut décider de hausser le salaire de ses élus, et même décider que le poste de maire soit rémunéré à un niveau qui pourrait intéresser certains candidats à se consacrer à temps plein à cette tâche. C’est peut-être une solution pour attirer des candidats intéressants à des postes qui sont parfois difficiles à combler. Mais ce pourrait être difficile à justifier; peut-on verser un salaire de 50 000$ à 70 000$ par année à un maire d’une municipalité de moins de 5 000 habitants ?

Plutôt que d’avoir un maire à temps plein, une municipalité peut choisir d’engager des professionnels pour assister le maire et les conseillers dans leur travail. Mais ça peut-être difficile à justifier pour des municipalités de moins de 5000 habitants. Imaginez les 43 municipalités qui engagent chacune 2 ou 3 professionnels. Ça créerait beaucoup d’emplois pour des gens comme moi, mais est-ce que ce serait utile et pratique ?

Que peut-on faire avec nos municipalités ? Et les MRC ? Y a-t-il un palier de trop ?

jeudi 1 février 2007

Des chiffres qui parlent.

On peut faire parler les chiffres, on peut les interpréter, citer ceux qui font notre affaire, omettre ceux qui nous contredisent etc. C’est pourquoi, j’ai décidé de tout les mettre. Toute les municipalités de la Gaspésie sont là (sauf ce que le MAMR appelle les territoires non organisés et les Îles-de-la-Madeleine - j’y reviendrai pour celle-ci).

Je dois donc faire attention à ce que j’avance ou j’affirme. Quand je dis que nous avons, en Gaspésie, de très petites municipalités, c’est vrai.

Comme je l’ai écrit plus tôt, la Gaspésie compte 43 municipalités : 22 ont moins de 1000 habitants; 7 ont entre 1000 et 2000 habitants; 5 entre 3000 et 5000 habitants et 3 ont plus de 5000 habitants. Selon un document du MAMR, les municipalités se préoccupent de plus en plus de développement économique sur leur territoire (2004). Est-ce souhaitable que les instances locales s’occupent de développement économique ? Je pense que oui. Nos municipalités en ont-elles les moyens ?

En regardant leur budget (voir blogue précédent), je pense que non. On peut remarquer que le poste budgétaire numéro 2 (aménagement, urbanisme et développement) n’est pas, pour la plupart des municipalités, très bien garni. L’examen de ce poste peut révéler s’il y a une volonté de développement dans la municipalité. Il faut par contre nuancer ce chiffre en tenant compte de la capacité financière (budget total de la municipalité), humaine (le poste administration générale comprend entre autres les ressources humaines et la rémunération des élus) et le potentiel de développement (l’étendu du territoire, le zonage, les installations et services existants, etc.).

Je répète la question, voulons-nous que nos municipalités jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région. Jusqu’ici, seules celles qui ont voulu jouer un plus grand rôle l’ont fait et se sont donnés des moyens pour le faire, peu importe leur taille. Certaines municipalités décident d’offrir plus de services à leurs citoyens; d’investir dans des infrastructures (parcs industriels, aéroport, etc.); d’engager du personnel qualifié pour mieux répondre aux défis du développement. Si bien que nous avons une région développée en dents de scie et que d’autres municipalités sont tentées d’imiter les premières pour tenter de garder leur population qui commence à regarder ce qu’ont leurs voisins. Ceci risque de repartir de plus belle les guerres de clochers, les uns reprochant aux autres leur trop grande ambition. Et, pour celles qui veulent se développer, il devient de plus en plus difficile de justifier l’augmentation des budgets (et souvent les comptes de taxes qui suivent) pour un nombre aussi restreint de citoyens. Par exemple, comment expliquer que, avec une population équivalente, la Ville de New Richmond ait un budget total (4,5 millions $) deux fois plus important que ceux de Paspébiac (2,5 millions $) et Grande-Rivière (2,4 millions $).

Lundi, le rôle des élus.