jeudi 27 septembre 2007

Sujets divers et interreliés.

Concurrence déloyale?
Une nouvelle coalition à vue le jour pour dénoncer le programme de subventions aux régions ressources. La Coalition des régions pour l'entraide économique équitable (CREÉÉ) soutient que les subventions dédiées aux régions ressources entraînent une concurrence déloyale.

Ce programme a été créé pour aider au développement économique des régions ressources qui sont éloignées des grands centres. On pourrait répondre aux membres de cette coalition, qui sont pour la plupart dans des régions voisines des grands centres comme Québec et Montréal, que le fait d’être à proximité des grands centres urbains (ou des lignes américaines) entraîne aussi une concurrence déloyale envers les régions éloignées.

Comme le demande les membres de la coalition, je pense que les critères d’admission au programme doivent être modifiés pour ne pas que des entreprises déjà implantées dans des régions plus centrales décident de déménager dans une région ressource pour bénéficier des subventions. C’est ce qu’un membre de la CREÉÉ appelle déshabiller Jacques pour habiller Paul.

Nous nous sommes donnés au Québec une politique d’occupation du territoire. Il faut, pour bien appliquer cette politique, que tout le monde ait les mêmes chances et avantages peu importe la région où il demeure.

Zone économique Canada-Europe
La Presse Canadienne (lue sur Cyberpresse.ca du 26-09-07) rapportait que le ministre du Développement économique du Québec, Raymond Bachand, «estime que les négociations en vue de créer une zone économique canado-européenne pourraient aboutir d'ici deux ans». C’est une excellente nouvelle. Cela veut dire un plus grand accès au marché européen. Comme pour le traité de libre-échange avec les États-Unis, il faudra trouver le moyen d’en profiter, nous aussi en région. Ce n’est pas parce que nous sommes dans une région éloignée que nous devons toujours attendre de l’aide de nos gouvernements. C’est très bien des programmes de subventions dédiées aux régions ressources, mais nous devons nous mêmes se doter d’outils et d’infrastructures si nous voulons développer, et surtout diversifier, notre économie. Les gouvernements peuvent faire un bout, mais ne doivent pas tout faire à notre place. Nous seuls devrions savoir quel développement nous voulons et quels outils nous avons besoin. C’est une question de décision. Et si nous ne sommes pas outillés pour prendre de telles décisions en région, nous devrons revoir nos instances décisionnelles, c’est-à-dire notre façon de nous gouverner. Et ça, ça passe par la décentralisation.

Quelle décentralisation?
Sur le site de Nouvelles de Radio-Canada/Bas-Saint-Laurent, on pouvait lire, le 3 mai dernier (2007) qu’une nouvelle coalition avait vu le jour. «Un regroupement de personnalités des régions du Québec réclame une loi-cadre sur la décentralisation territoriale.» «Le regroupement estime que le gouvernement doit mettre en place des politiques nationales claires sur la décentralisation et se montre favorable à l'implantation de mécanisme de péréquation pour atténuer les inégalités entre régions.» Selon un des membres de la coalition, «l'aide aux régions manque de coordination et s'improvise selon les crises et les besoins». Il demande qu’il y ait une vision globale des enjeux ainsi qu’une vision coordonnée.

On croirait entendre un vieux disque rayé (je parle d’un bon vieux vinyle et pas d'un CD). Encore quelqu’un qui demande au gouvernement de trouver une solution; cette fois-ci une loi-cadre sur la décentralisation ainsi que des politiques nationales claires sur la décentralisation.

Que devrait contenir cette loi-cadre et quelles devraient être ces politiques claires? Avez-vous une idée, vous les membres de cette nouvelle coalition? Si oui, on peut tu s’asseoir ensemble pour l’écrire, avec la participation du gouvernement et des décideurs régionaux?

Présentement, tout le monde se lance la balle en ce qui concerne la décentralisation. Et ça dure depuis plus de 30 ans. Pourtant, ce n’est pas sorcier de faire une politique ou une loi sur la décentralisation. Il suffit de décider quels pouvoirs décisionnels nous avons besoins en région, par exemple quels pouvoirs nous permettraient de mettre en application les plans de développement économiques que nous nous donnons tant de peine à élaborer, et comment nous voulons qu’ils soient organisés. Ensuite, nous n’avons qu’à nous asseoir pour écrire le projet de loi que le gouvernement adoptera.

Si vous avez besoin d’aide, appelez-moi.

lundi 24 septembre 2007

100e billet.

C’est le centième billet que je rédige sur ce blogue. Pour célébrer cet événement, quoi de mieux qu’un brassage d’idée. Je propose deux idées, pas nécessairement nouvelle, mais qui risquent de brasser. La première concerne les Îles-de-la-Madeleine et l’autre concerne la Gaspésie. Je ferai une courte mise en contexte pour ensuite présenter mes idées.

Les Îles-de-la-Madeleine
Ayant travaillé à la Conférence régionale des élu(e)s de la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, j’ai pu être témoin des désaccords qu’il peut subvenir à l’occasion entre les insulaires (les habitants des Îles) et ceux qui vivent “sur la terre ferme” (les Gaspésiens).

Les Gaspésiens trouvent parfois que les gens des Îles sont capricieux, qu’ils sont réticents à travailler avec eux, qu’ils veulent que l’on tienne compte de leur spécificité, de leur particularité, du fait qu’ils font face à des problématique et des défis différents de ceux que vivent les Gaspésiens.

De leur côté, les Madelinots trouvent que nous, les Gaspésiens, prenons beaucoup de temps à faire avancer des dossiers et des projets car nous n’arrivons pas à nous entendre entre nous. Ils préfèrent que nous nous entendions entre nous avant de se prononcer sur les dossiers.

C’est un fait que la réalité des Îles-de-la-Madeleine est très différente de celle de la Gaspésie. C’est vrai que, pour beaucoup de dossiers mis de l’avant par les Gaspésiens, les Îles ne se sentent pas concernés. C’est vrai que nous avons, entre Gaspésiens, beaucoup de difficulté à nous entendre entre nous.

Bref, pour les Gaspésiens, les Îles représentent un boulet pour l’avancement des affaires courantes. Mais, pour les Madelinots, la Gaspésie représente un boulet beaucoup plus gros, en raison surtout des nombreux dossiers qui ne concernent pas les Îles (et aussi le fait que nous avons de la difficulté à nous entendre et/ou à travailler ensemble).

Ce que je suggère, c’est que les Îles-de-la-Madeleine devienne une région administrative à part entière. Ça n’enlèvera rien à la Gaspésie, mais par contre ça donnera aux Îles une meilleure emprise sur son développement. Une solution médiane où les Îles obtiendrait une plus grande autonomie au sein de la CRÉ pourrait être envisagée.

La Gaspésie, de Sainte-Flavie à Sainte-Flavie
Natif de Chandler, j’ai grandi à Québec. Mais nous avons toujours garder un lien, un contact avec notre patrie. À chaque été, nous faisions le trajet, souvent plusieurs fois durant l’été, entre notre résidence à Québec et la maison de ma Grand-Mère dans la Baie-des-Chaleurs.

Pour nous, quand on arrivait à Sainte-Flavie, on arrivait en Gaspésie. La Gaspésie, commençait à Sainte-Flavie. Au milieu des années 1980, le gouvernement de l’époque entrepris de procéder à la reconfiguration des régions administratives afin de mieux organiser ces services sur l’ensemble du territoire québécois. Malheureusement, suite à des négociations ardues (???) entre ministres de ce gouvernement, la région de la Gaspésie fut amputée d’une partie de son territoire au profit de la région du Bas-Saint-Laurent.

La suggestion, c’est de rapatrier les MRC de Matane et de Matapédia en Gaspésie.
Il y a beaucoup d’avantages pour les deux territoires. Premièrement, la Gaspésie verrait sa population augmentée de façon significative; ce qui augmenterait automatiquement son poids politique. Deuxièmement, les MRC de Matane et de Matapédia se retrouveraient à l’entrée de la région et non à la sortie comme elles le sont présentement. Ces deux MRC ont d’ailleurs plus d’affinités avec la région de la Gaspésie qu’avec celle du Bas-Saint-Laurent.

Ce ne sont que des suggestions.

jeudi 20 septembre 2007

Volonté, oui mais ...

Dans mon dernier billet, je parlais de la volonté des gens de ma région de participer au développement. Quand la volonté est là, tout est possible? À condition que l’on en ait les moyens; et je ne parle pas de moyens financiers. Souvent, répondre qu’il n’y a pas d’argent est un moyen détourné pour ne pas montrer que la volonté n’y est pas.

Les autres moyens que je parle sont la capacité ou le pouvoir d’agir. Nous avons, dans nos régions, des instances qui sont pleines de bonnes intentions et de bonne volonté. Par exemple, les Conférences régionales des élu(e)s (CRÉ). Ces instances, comme leur prédécesseurs les CRCD, sont responsables de l’élaboration de plans de développement stratégique. Elles ont beaucoup d’expériences dans le domaines et font un très bon travail. Les plans de développement qui en émanent sont le résultat d’un dynamique exercice de concertation avec la participation d’une grande partie des acteurs et décideurs socio-économiques régionaux.

Mais, qu’est-ce qui arrive une fois que ces planifications stratégiques ont été adoptées et entérinées par le gouvernement à Québec? Malheureusement, ces beaux documents sont condamnés à accumuler de la poussière sur une tablette quelconque à côté des autres plans de développement antérieurs. Pourquoi en est-il ainsi? Non, ce n’est pas en raison du manque de volonté des acteurs et décideurs qui ont participé à cet exercice, ni en raison du manque de volonté du gouvernement du Québec.

La raison, c’est parce qu’il n’y a pas d’instance régionale pour les mettre en application. Par exemple, dans le secteur des transports (et oui, encore les transports), la CRÉ peut concerter les différents acteurs et décideurs pour entendre leur besoins ou élaborer un plan de développement. Mais elle n’a pas le pouvoir d’appliquer les actions retenues ni de coordonner les activités de ce secteur pour atteindre les objectifs fixés dans le plan de développement.

Ce qu’il faudrait, c’est une réorganisation des pouvoirs décisionnels dans les régions pour permettre à celles-ci de mettre en application leur planification stratégique. On parle ici d’une réorganisation de la gouvernance régionale, plus précisément de décentralisation. Ce n’est pas très compliqué, mais cela demande de la volonté de la part de tous. Et c’est là le problème présentement. Il n’y a pas de volonté de décentralisation tant de la part des élus municipaux (municipalité et MRC ainsi que les instances qui les représentant - FQM et UMQ) que du gouvernement du Québec. Quand les deux camps se lancent la balle en accusant l’autre de ne pas vouloir présenter de solution, c’est signe qu’il y a un manque flagrant de volonté de part et d’autre.

Ou peut-être est-ce que personne ne sait ou ne comprend ce qu’est la décentralisation. Je suis disponible si vous avez des questions.

mercredi 19 septembre 2007

Deux fois bravo ... et pas de “mais” ...

Deux événements importants ont marqué l’actualité dans ma belle région de la Gaspésie.

Le premier, à l’initiative de la Société de développement commerciale de New Richmond, une rencontre des gens d’affaires de la Baie-des-Chaleurs a eu lieu. Cette rencontre avait pour but de mettre les bases d’un regroupement de gens d’affaires de la région afin de travailler ensemble pour le développement économique de cette même région. Les commerçants et gens d’affaires de la région de la Baie-des-Chaleurs veulent travailler ensemble pour le développement de leur région. Bravo et pas de “mais”.

Deuxième événement, il y aura un centre des congrès dans la Baie-des-Chaleurs. Le projet a été annoncé récemment et les travaux de construction débuteront au mois de mars 2008. Bravo et pas de “mais”.

C’est deux événements, de même que l’aboutissement du dossier ferroviaire (voir le billet “Pause train”), démontre une volonté de développement ainsi qu’une très grande ténacité de la part des gens d’ici et que l’on a la capacité de réaliser des projets ici en région.

Encore une fois bravo ... et pas de “mais”.