mercredi 31 janvier 2007

La Gaspésie en chiffres (budget des dépenses)

Voici les budgets de dépenses (octobre 2005) de chacune des municipalités de la Gaspésie. On retrouve par ordre : la municipalité; la population en 2005; les dépenses pour les postes “administration générale (1)”, “aménagement, urbanisme et développement (2)”, “loisirs et culture (3)” ainsi que le “total (4)” des dépenses.

municipalité; population; (1); (2); (3); (4)
MRC Avignon
1. Carleton-sur-Mer - 4 070 - 638 650 $ - 380 600 $ - 952 950 $
- 3 678 400 $
2. Escuminac - 614 - 110 307 $ - 6 473 $ - 6 000 $ - 373 897 $
3. L'Ascension-de-Patapédia - 226 - 48 171 $ - 17 255 $ - 8 966 $
- 207 945 $
4. Maria - 2 437 - 354 645 $ - 146 895 $ - 286 915 $ - 2 008 480 $
5. Matapédia - 737 - 188 874 $ - 11 518 $ - 73 511 $ - 741 803 $
6. Nouvelle - 1 949 - 316 751 $ - 37 060 $ - 223 788 $ - 1 486 288 $
7. Pointe-à-la-Croix - 1 559 - 236 900 $ - 141 600 $ - 114 700 $
- 1 091 800 $
8. Ristigouche-Partie-Sud-Est - 173 - 40 106 $ - 2 300 $ - 7 441 $
- 164 705 $
9. Saint-Alexis-de-Matapédia - 665 - 106 375 $ - 13 337 $ - 78 990 $
- 511 820 $
10. Saint-André-de-Restigouche - 214 - 72 289 $ - 6 136 $ - 12 340 $
- 186 398 $
11. Saint-François-d'Assise - 792 - 166 060 $ - 20 144 $ - 98 513 $
- 472 089 $
Total (11 municipalités)

MRC Bonaventure
1. Bonaventure - 2 842 - 596 954 $ - 186 312 $ - 682 684 $ - 2 615 085 $
2. Caplan - 2 021 - 292 315 $ - 75 025 $ - 127 410 $ - 1 409 110 $
3. Cascapédia–Saint-Jules 725 - 89 485 $ - 13 120 $ - 27 700 $ - 359 603 $
4. Hope - 755 - 114 414 $ - 3 312 $ - 14 890 $ - 368 083 $
5. Hope Town - 330 - 64 657 $ - 22 600 $ - 26 017 $ - 214 083 $
6. New Carlisle - 1430 - 260 388 $ - 15 607 $ - 97 975 $ - 974 502 $
7. New Richmond - 3 750 - 1 095 343 $ - 488 554 $ - 742 025 $
- 4 527 629 $
8. Paspébiac - 3341 - 415 439 $ - 120 233 $ - 524 635 $ - 2 541 993 $
9. Saint-Alphonse - 776 - 114 435 $ - 16 160 $ - 49 676 $ - 607 516 $
10. Saint-Elzéar - 504 - 105 175 $ - 34 253 $ - 27 090 $ - 476 228 $
11. Saint-Godefroi - 346 - 86 832 $ - 600 $ - 17 800 $ - 221 529 $
12. Saint-Siméon - 1 260 - 255 892 $ - 21 225 $ - 103 184 $ - 918 209 $
13. Shigawake - 379 - 71 685 $ - 3 345 $ - 0 $ - 178 833 $
Total (13 municipalités)

MRC Le Rocher-Percé
1. Chandler - 8 312 - 1 481 847 $ - 354 536 $ - 1 165 189 $ - 7 320 932 $
2. Grande-Rivière - 3 469 - 581 340 $ - 83 430 $ - 300 540 $ - 2 480 040 $
3. Percé - 3 550 - 611 881 $ - 643 045 $ - 67 495 $ - 3 459 116 $
4. Port-Daniel–Gascons - 2 656 - 478 669 $ - 99 604 $ - 249 559 $
- 1 798 560 $
5. Sainte-Thérèse-de-Gaspé - 1 178 - 226 000 $ - 23 000 $ - 14 100 $
- 878 400 $
Total (5 municipalités)

MRC La Côte-de-Gaspé
1. Cloridorme - 894 - 169 485 $ - 52 437 $ - 36 645 $ - 492 456 $
2. Gaspé - 14 979 - 2 377 805 $ - 797 708 $ - 1 436 562 $ - 13 353 873 $
3. Grande-Vallée - 1 285 - 260 976 $ - 54 917 $ - 112 823 $ - 1 184 245 $
4. Murdochville - 836 - 482 786 $ - 23 600 $ - 246 963 $ - 1 317 411 $
5. Petite-Vallée - 200 - 59 418 $ - 2 200 $ - 12 710 $ - 155 554 $
Total (5 municipalités)

MRC La Haute-Gaspésie
1. Cap-Chat - 2 821 - 524 009 $ - 62 808 $ - 133 132 $ - 2 094 662 $
2. La Martre - 261 - 109 267 $ - 7 407 $ - 2 000 $ - 240 920 $
3. Marsoui - 366 - 112 339 $ - 5 113 $ - 19 945 $ - 310 025 $
4. Mont-Saint-Pierre - 232 - 114 509 $ - 3 318 $ - 6 500 $ - 200 180 $
5. Rivière-à-Claude - 159 - 70 124 $ - 3 276 $ - 700 $ - 112 944 $
6. Sainte-Anne-des-Monts - 6 986 - 928 202 $ - 293 485 $ - 1 004 023 $
- 6 588 947 $
7. Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine - 389 - 95 901 $ - 15 419 $
- 24 963 $ - 320 624 $
8. Saint-Maxime-du-Mont-Louis - 1 274 - 148 382 $ - 38 173 $ - 35 490 $
- 691 378 $
Total (8 municipalités)
Source : MAMR, Activités financières - Dépenses de fonctionnement - ortobre 2005.

mardi 30 janvier 2007

La Gaspésie en chiffres (population et superficie)

Voici un protrait statistique de notre région

Municipalités - population - superficie (km2)

MRC Avignon
Carleton-sur-Mer - 3 993 - 214,78
Escuminac - 613 - 109,55
L'Ascension-de-Patapédia - 218 - 95,38
Maria - 2 419 - 96,34
Matapédia - 729 - 70,75
Nouvelle - 1 949 - 230,63
Pointe-à-la-Croix - 1 580 - 394,03
Ristigouche-Partie-Sud-Est - 169 - 48,95
Saint-Alexis-de-Matapédia - 635 - 83,37
Saint-André-de-Restigouche - 221 - 146,07
Saint-François-d'Assise - 784 - 171,97
Total (11 municipalités) - 13 310 - 3 459,82

MRC Bonaventure
Bonaventure - 2 889 - 109,20
Caplan - 2 010 - 85,05
Cascapédia–Saint-Jules - 733 - 168,00
Hope - 799 - 71,45
Hope Town - 340 - 49,80
New Carlisle - 1 370 - 66,12
New Richmond - 3 805 - 168,63
Paspébiac - 3 304 - 94,59
Saint-Alphonse - 779 - 113,13
Saint-Elzéar - 524 - 198,75
Saint-Godefroi - 342 - 60,32
Saint-Siméon - 1 252 - 56,12
Shigawake - 391 - 77,36
Total (13 municipalités) - 18 538 - 4 456,57

MRC Le Rocher-Percé
Chandler - 8 138 - 424,90
Grande-Rivière - 3 486 - 87,15
Percé - 3 495 - 427,94
Port-Daniel–Gascons - 2 653 - 305,34
Sainte-Thérèse-de-Gaspé - 1 156 - 34,36
Total (5 municipalités) - 18 928 - 3 256,47

MRC La Côte-de-Gaspé
Cloridorme - 846 - 162,10
Gaspé - 14 721 - 1 446,95
Grande-Vallée - 1 261 - 154,67
Murdochville - 802 - 64,68
Petite-Vallée - 192 - 37,83
Total (5 municipalités) - 17 822 - 4 402,33

MRC La Haute-Gaspésie
Cap-Chat - 2 782 - 183,13
La Martre - 244 - 185,69
Marsoui - 372 - 182,95
Mont-Albert (territoire non organisé) - 219 - 3 511,58
Mont-Saint-Pierre - 218 - 60,45
Rivière-à-Claude - 146 - 155,39
Sainte-Anne-des-Monts - 6 978 - 263,62
Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine -377 - 269,35
Saint-Maxime-du-Mont-Louis - 1 250 - 220,38
Total (10 municipalités) - 12 586 - 5 126,81

Source : MAMR, Répertoire des municipalité.

Demain, les budgets des dépenses.

lundi 29 janvier 2007

Les petites municipalités sont-elles encore utiles ?

Parfois, nos régions sont de véritables champs de batailles. Une municipalité décide unilatéralement de se doter d’une salle de spectacle digne de ce nom et essaie de faire payer une partie de la facture à ses voisins en prétextant que c’est un “équipement culturel régional” (ce qui est vrai). Les municipalités voisines ne veulent rien savoir, prétextant qu’elles n’ont pas participé à la prise de décision (ce qui est aussi vrai). Un entreprise se montre intéressée à s’installer dans le voisinage; les municipalités s’entre-déchire pour savoir laquelle l’accueillera sur son territoire. Le climat de chicane est tellement bien ancré que l’entreprise décide d’aller voir ailleurs; et le dit aux autres entreprises. Les petites municipalités voisines d’une ville de plus grande taille se servent de la notoriété de cette dernière pour attirer l’attention des entreprises tout en torpillant les efforts de développement de leur “grosse” voisine.

Ça vous rappelle quelque chose ?

C’était la réalité des Communautés urbaines de Québec et de Montréal avant les fusions de 2000. Les fusions, quoique imparfaites, ont permis à ces deux grands centres urbains de se concentrer sur leur développement économique (avec succès) plutôt que de perdre leur temps dans des éternelles guerres de clochers.

Les élus de nos petites municipalités, à temps partiel et peu payés pour la plupart, passe plus de temps à se chicaner qu’à tenter de s’entendre sur des enjeux communs. Peut-on les blâmer ? NON. Ils sont prisonniers de ce découpage territoriale archaïque qui immobilise toute initiative de développement dans des questions de juridiction. Il est légitime pour un maire d’une petite municipalité de se demander pourquoi celle-ci devrait payer pour un équipement (salle de spectacle, centre des congrès, parc industriel, etc.) ou pour un événement culturel (festival, etc.) qui se déroulera dans une municipalité voisine. Surtout en l’absence de retombées économiques pour sa municipalité. Et on ne peut le blâmer pour son manque de volonté à vouloir développer sa communauté, il n’en a tout simplement pas les moyens.

dimanche 28 janvier 2007

La municipalité ou la MRC ? (suite)

Au Québec, l’occupation du territoire est un choix auquel j’adhère complètement. Le présent gouvernement aussi. La question que je pose est la suivante. Est-ce que, parce que nous avons choisi de vivre en région, nous devons nous contenter d’une citoyenneté inférieur (moins de services, moins de chances d’emploi, coût de transport élevé, etc.) à celle de ceux qui ont choisi de vivre dans les grands centres urbains ?

La réponse est non; pas en 2007. Comment expliquer que certains de nos voisins n’ont pas de services de bibliothèques publiques dans leur localité, n’ont pas de logements sociaux, d’Internet Haute Vitesse et de services de téléphone cellulaire numérique ? Nous sommes en 2007 et certains pays en voie de développement sont mieux équipés que nos régions.

À qui la faute ?

Ce n’est pas une question de responsabilité, c’est une question d’organisation. Si nous faisons le choix d’occuper notre territoire, nous devons faire le choix de l’occuper totalement. Chacun doit travailler pour améliorer les conditions de vie dans nos régions. Et le travail doit commencer dans les communautés régionales d’abord.

Concertation, planification, coordination et partage ...

En matière de gouverne régionale, le statu quo n’est pas acceptable. Le découpage territorial que l’on connaît est nuisible au développement de nos régions car il décourage les efforts de partenariats. Les élus de nos municipalités ont comme première responsabilité de voir aux intérêts de leur communauté. Doit-on les blâmer si ils le font bien, dans la mesure de leur moyens, et, involontairement, au détriment de leur région ? Peut-on reprocher à une municipalité d’accepter la venue d’une entreprise sur son territoire, qui va lui rapporter des revenus de taxes importants (plus de 50 % des revenus des municipalités proviennent de l’impôt fonciers et des taxes d’affaires), même s’il peut y avoir des conséquences négatives ? Par exemple, si vous traversez la municipalité de Maria en vous dirigeant vers l’Est, vous passerez entre deux bâtiments assez imposants (Sani-Sables et Labatt) qui enlèvent un certains cachet au paysage. On NE DOIT PAS jeter la pierre à personne pour ce résultat. Ni les entrepreneurs, ni la municipalité. Celle-ci tente de tirer son épingle du jeu du mieux qu’elle le peut et avec les moyens dont elle dispose.

Comme pour le développement et le soutient à la culture et aux loisirs, le développement économique et l’aménagement du territoire devraient être planifiés et coordonnés au niveau de la MRC. J’irais même jusqu’à transférer les compétences (y compris la prise de décision) entièrement au niveau de la MRC afin d’avoir une meilleure harmonisation des actions en matière de développement économique et d’aménagement du territoire.

Vous me demanderez à quoi serviront les municipalités si une grande partie de leurs responsabilités sont transférées à la MRC ?

C’est une bonne question. Quelle est votre réponse ?

vendredi 26 janvier 2007

La municipalité ou la MRC ?

Beaucoup de bruit à la Ville de Carleton-sur-mer. On reproche à la Ville de couper dans le soutien à la culture. C’est une ville qui vibre, qui bouge et qui “blues” (le Festival Maximum Blues sera de retour pour une 15e édition l’été prochain (www.maximumblues.net). On compte plusieurs événements, plusieurs installations et infrastructures culturelles à Carleton-sur-mer (www.carletonsurmer.com). La ville fait face à une augmentation des demandes de soutien, ce qui est bon signe pour la santé culturelle de la communauté. Malheureusement, la ville ne compte que 3 993 habitants.

«La nature, l'étendue et l'exercice des responsabilités (de la municipalité) varient selon les valeurs, les besoins et les moyens qui la caractérisent (MAMR)».

Avec un budget projeté de 4 707 200 $ pour 2007, la ville prévoit affecter aux loisirs et à la culture 1 236 300 $; soit plus du quart du budget total (25 %) alors que le pourcentage moyen pour l’ensemble des villes du Québec pour ce poste était de 11,6 %; la ville de Montréal y consacrant 12,5 % de son budget (données de 2002). La Ville de Carleton-sur-mer consacre 309 $ par habitants pour les loisirs et la culture. Peut-on lui demander plus, peut-elle en faire plus ? Faut-il, comme société, soutenir la culture ? Je répond oui à cette dernière question. Il faut frapper à d’autres portes. Pourquoi pas à la MRC ?

Puisque toutes ces activités culturelles sont pour l’ensemble de la population de la région et les visiteurs, pourquoi le financement ne viendrait-il pas en partie des municipalités environnantes ? Et pour coordonner le traitement des aides, il pourrait y avoir un bureau de la culture au sein de la MRC ? Notre culture gaspésienne est dynamique (pas seulement à Carleton-sur-mer) et elle mérite qu’on la soutienne. Est-ce rôle de la municipalité ou de la MRC ?

Concertation, planification, coordination et partage.

jeudi 25 janvier 2007

Conditions gagnantes ?

Planification, coordination, partage. Il faut aussi ajouter la concertation.

En matière de développement économique, c’est un peu confu; les deux paliers (municipalité et MRC) ont en quelques sortes les mêmes responsabilités. Cela pourrait bien fonctionner si la MRC ne comptait que seulement de très petites municipalités. N’ayant pas les moyens de s’occuper de développement économique, les municipalités pourraient confier cette responsabilité à la MRC. Mais ce n’est pas le cas. On risque alors d’assister à un dédoublement ou une multiplication des actions ou des investissements; ce qui ne donne pas toujours de bons résultats. Voyons par exemple la région de Québec avant et après les fusions de 2000.

Dans la région de la capitale nationale, on retrouvait la Communauté urbaine de Québec. Cette entité comprenait 13 municipalités. Or, sur ce territoire, on comptait 17 parcs industriels. Chacune des villes se faisait concurrence tout en essayant de miner les efforts des autres. On ne retrouvait, bien sûr, aucune planification ni coordination dans la gestion de ces infrastructures économiques; chaque ville étant jalouse de son pouvoir sur son propre parc industriel. On retrouvait même deux parcs côte à côte mais qui n’étaient pas reliés par un lien routier. Les usagers devaient faire un détour de plusieurs kilomètres afin de se rendre d’un parc à l’autre; ils n’étaient pas dans la même ville. Malgré les efforts et les investissements de chacune, seulement quelques parcs tiraient leurs épingles du jeu.

Suite aux fusions, la nouvelle Ville de Québec a centralisé la gestion et le développement de ces parcs (planification, coordination). Le résultat, après deux ans, les 17 parcs industriels étaient pleins et on songeait même à en agrandir quelques uns. Et la situation de l’emploi n’a cessé de s’améliorer depuis (19 pages d’emplois dans le cahier Carrières et professions du Journal Le Soleil du samedi 20 janvier dernier), malgré les défusions. Seulement deux municipalités ont choisi de faire cavalier seul; mais la gestion des parcs industriels est demeurée centrale, ayant été confiée à l’agglomération qui regroupe maintenant la Ville de Québec et les Villes de L’Ancienne-Lorette et St-Augustin-de-Desmaures.

Le parc industriel peut être un outil majeur pour le développement économique d’une municipalité. Mais il peut aussi s’avérer être un projet risqué si la région immédiate est déjà assez bien pourvue ou si d’autres projets risquent de voir le jour dans le voisinage.

Par exemple, dans la Baie-des-Chaleurs (en Gaspésie), la Ville de New Richmond est en train de développer un grand parc industriel qui sera très bienvenu. Dans les cartons depuis un bout de temps, la Ville pourra dire merci à la Smurfitt-Stone d’avoir fermé son usine de pâtes et papier, et aux deux paliers de gouvernement (Ottawa et Québec) d’avoir délié les cordons de leur bourse (4,5 millions $ aurait été un trop gros morceau pour une petite ville de moins de 4000 habitants) pour diversifier l’économie. Et un gros merci à Madame le maire pour avoir piloté le dossier. C’est une très bonne nouvelle pour la région.

Concertation, planification, coordination et partage. Malheureusement, ces concepts ne font pas vraiment partie du paysage politique gaspésien (c’est plutôt l’éternelle guerre de clochers, comme dans d’autres régions d’ailleurs, et pas seulement des régions périphériques). Certaines municipalités voisines de New Richmond ont trouvé l’idée tellement intéressante qu’on commence déjà à entendre leurs demandes pour avoir leur propre parc industriel. Et si elles l’obtiennent, elles vont toutes se tirer dans le pied.

Concertation, planification, coordination et partage ...

mercredi 24 janvier 2007

Conditions gagnantes

La politique, c’est une question de choix. Il suffit de savoir ce que l’on veut. À ceux qui répliqueront que ce n’est pas si simple que cela, je leur répondrai oui, c’est aussi simple que cela. On avait une Loi sur les abeilles (L.R.Q. c. 1-A, abrogée le 15 novembre 2000), on a un règlement qui interdit la coloration de la margarine (R.R.Q. 1981 c P-30, r. 15); on peut avoir une loi qui transformera nos instances municipales selon ce que nous voulons. Il s’agit de savoir ce que nous voulons. Et ce que nous avons comme instances politiques locales.

D’abord, la municipalité. Elle assume «des responsabilités en matière d'aménagement et d'urbanisme, d'habitation, de voirie, de développement communautaire et culturel, de loisirs, de transport en commun en milieu urbain, d'assainissement des eaux usées, etc. La nature, l'étendue et l'exercice des responsabilités varient selon les valeurs, les besoins et les moyens qui la caractérisent» (MAMR). Vous avez bien noté, “selon les moyens qui la caractérisent”. Si la municipalité n’a pas de moyens, elle ne pourra pas exercer toutes ces responsabilités. Elle devra donc faire des choix.

Au palier supra-local, on retrouve la MRC (Municipalité régionale de comté). La Gaspésie en compte 5 (Haute-Gaspésie, Côte-de-Gaspé, Rocher-Percé, Bonaventure et Avignon). Elles «ont été créées pour faciliter la mise en commun des services et la gestion des décisions régionales qui influent sur plusieurs municipalités» (MAMR). Elles ont des compétences en matière d’aménagement et d’urbanisme et s’occuppent de la préparation des rôles d’évaluation foncière. Elles sont responsables aussi de la gestion des matières résiduelles (les déchets) et du développement local, par l’entremise du CLD (Centre local de développement).

On peut voir dans cette petite description de nos instances locales qu’il peut y avoir confusion quant aux rôles que peuvent jouer chacune d’elles. Par exemple, en matière d’aménagement du territoire, les deux entités ont des pouvoirs. Même chose du côté du développement économique. Qui prend les décisions à la MRC ? Le conseil qui est composé des maires des municipalités membres de la MRC. Il peut y avoir aussi des conseillers municipaux de ces municipalités. Voici comment le MAMR présente le rôle que doit jouer la MRC :

«Sans amoindrir l’autorité de la municipalité locale sur son territoire, certaines questions de compétence locale commandent la concertation entre des municipalités dont les territoires sont voisins; elles exigent une planification, une coordination et un partage du financement à l’échelle régionale ou métropolitaine.»

Concertation, planification, coordination, partage. Avec de la bonne volonté, c’est possible. Le site d’enfouissement des déchets pour les MRC Avignon et Bonaventure, ça vous dit quelque chose ?

lundi 22 janvier 2007

Mission et enjeux

J’écoutais cet après-midi (sur le portail de Québec municipal - http://www.inforoutemunicipale.qc.ca) les débats qui ont eu lieu lors du dernier congrès de la Fédération Québécoise des Municipalités (FQM - qui représente les MRC). Il était question entre autre de l’avenir des MRC et de décentralisation. J’ai retenu la conclusion de Bernard Généreux, président de la FQM, qui disait, en parlant des MRC comme territoire d’appartenance, que les enjeux locaux ont besoin d’être partagés par un ensemble plus grand.

Je pense qu’il est là le cœur du problème : le partage. En Gaspésie, on a de très petites municipalités qui côtoient des petites municipalités (moins de 5000 habitants). Les enjeux sont les mêmes pour tous : offrir des services de base aux citoyens et voir au développement socio-économique de leur communauté. Avec plus de services, on peut attirer de nouveaux résidents qui apporteront de nouveaux revenus à la municipalités qui pourra offrir plus de services et se doter d’outils pour attirer des entreprises ou des commerces qui amèneront plus de revenus etc. Or, pour développer, ça prend des moyens. Et, comme je l’ai écrit auparavant, les petites municipalités n’en ont pas (de moyens). Pour ce qui est de la volonté de nos élus de développer leur communauté, elle n’est pas toujours présente parce la très grande majorité de nos élus sont à temps partiel et ne sont que symboliquement rémunérés. Et certains de ces élus considèrent leur fonction, à tort ou à raison, comme un passe-temps. Peut-on leur demander de s’impliquer davantage ?

Ce qu’il faut, si on veut avoir des résultats concrets en matière de développement, c’est de créer des conditions pour que nos élus puissent se dévouer à leur tâche à temps plein. Ce sont eux qui sont nos représentants; ce sont eux que nous avons choisis; ce sont eux qui peuvent “changer les choses”; qui ont le pouvoir de décision.

Quelles sont ces conditions ?

dimanche 21 janvier 2007

Décentralisation (suite 2)

On doit cesser de regarder le train passer. En matière de décentralisation, sommes-nous en train de manquer une (autre) bonne occasion ?

C’est clair, le présent gouvernement à Québec privilégie l’autonomie des régions. Ses documents «Faire confiance aux régions» et «Devenir maître de son développement : La force des régions (2003)» révèlent les intentions du Parti libéral de confier aux régions la responsabilité de leur développement.

D’ailleurs, dans l’introduction d’un autre document, publié en 2004 (Repenser les relations avec les municipalités), il fait part de ses intentions :

«Depuis le printemps 2003, le gouvernement du Québec a clairement manifesté son intention de repenser ses relations avec les municipalités, dans la perspective de renforcer les communautés locales, qui constituent l’instance de décision la plus rapprochée des citoyens et des citoyennes (p. 1).»

L’examen des relations entre le gouvernement et les municipalités montre une centralisation marquée des responsabilités en matière de services à la population au sein du gouvernement. Selon le document, cette situation entraînerait certains inconvénients. En effet, lors de la tournée des forums régionaux, beaucoup de citoyens ont fait part de leur mécontentement face à la lourdeur administrative, à l’uniformité excessive des services et à leur inadaptation face aux besoins locaux et régionaux. Les citoyens ont aussi noté que cette centralisation des responsabilités dans les mains du gouvernement central entraînait une déresponsabilisation des décideurs locaux dans le développement de leur milieu (idem p. 23). Traduction : lorsqu’il y a un problème, les décideurs locaux demandent au gouvernement central de trouver une solution. C’est notre premier réflexe, surtout en région. On a pas encore pris l’habitude d’essayer de trouver des solutions par nous-mêmes et pour nous-mêmes.

La mise en place les Conférences régionales des élus (CRÉ), pour remplacer les CRD, visait à redonner le pouvoir aux élus locaux. Suite à ce changement de garde, le gouvernement du Québec demandait aux CRÉ de déterminer les pouvoirs qu’elles voulaient voir décentraliser. C’est la première fois en quarante ans qu’un gouvernement central démontrait une volonté claire de décentraliser des pouvoirs (et les moyens qui vont avec) vers les régions. Des rencontres entre les CRÉ et les CAR (Conférence administrative régionale qui regroupe les directions des ministères dans chaque région) ont eu lieu dans plusieurs régions et certaines ont fait des demandes auprès du gouvernement. Par contre, certaines régions se font encore attendre. À ma connaissance, c’est le cas de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Pourquoi ? Certaines régions ont même demandé au gouvernement de leur dire quels pouvoirs il voulait décentraliser. M. Charest a parlé d’une absence de volonté de la part de certaines régions. À leur défense, il faut dire que les régions ont été habituées, par le passé, à une approche plus centralisatrice (certains diront plus paternaliste) de la part du gouvernement central.

Il y aurait encore beaucoup à dire (ou écrire) sur la situation de nos régions. Mais ce ne serait pas très constructif. J’ai déjà dit ou écrit à plusieurs reprises qu’il y avait beaucoup de possibilités et de solutions aux problèmes de développement que connaissent nos régions. C’est donc sur ce thème que je poursuivrai mon blogue : Des régions à développer; manuel d’instructions. Je parcourrai aussi le monde pour faire part de ce qui se fait en matière de développement régional; ici et ailleurs.

jeudi 18 janvier 2007

Regarder le train passer.

Je poursuis la parenthèse car elle me permettra de mettre en contexte la politique du gouvernement Charest en matière de développement régional.

Nous sommes souvent rapides à critiquer les gouvernements supérieurs (à Québec et à Ottawa) pour leur manque de vision en matière de développement régional. Certains ne se sont pas gênés en allant jusqu’à parler de «génocide économique». C’est facile de critiquer les autres qui sont ailleurs. Mais nous, en région, qu’avons nous fait pour aider notre cause ?

Une histoire d’occasions manquées ?
Revenons sur le train. Les corporations qui opèrent le tronçon ferroviaire (2 corporations pour un tronçon; je ne comprend toujours pas la logique) ont perdu près de 80 % de leur marché régional avec les fermetures de la Gaspésia à Chandler, la Smurfitt à New Richmond et la Noranda à Murdochville. Une question se pose. Qu’ont fait les promoteurs de ces deux chemins de fer durant toutes ces années qui ont précédées les fermetures; se sont-ils assis sur leur lauriers ? C’est à croire que ces grandes entreprises étaient leurs seuls clients ? Ces promoteurs étaient-ils en contact avec les autorités du port de Gaspé et des autres ports de la région ? Avaient-ils des plans de développement ? Et que faisaient nos élus et leaders économiques ? Se contentaient-ils de regarder le train passer ?

Comme je l’ai déjà écrit, nous sommes collés sur la côte Est des États-Unis avec des “petites villes” comme Boston. Alors que les chinois regardent du côté d’Halifax pour transporter leurs marchandises parce que le port de Vancouver est trop achalandé, nous n’avons même pas encore pensé à développer une stratégie de développement du transport. Faut-il le rappeler, le transport est essentiel au développement de notre économie. Le train s’en va et la seule chose que nous avons réussi à faire, c’est de signer une pétition et, j’allais l’oublier, voter un budget de recherche de 100 000 $ «pour la réalisation des études nécessaires au processus d’acquisition par le milieu du tronçon ferroviaire Matapédia-Chandler». Il est où le plan de développement du transport. Nous savons que si nous voulons maintenir un service de transport ferroviaire dans la région, nous devons en faire l’acquisition. Le 100 000 $ devrait servir à faire et réaliser un plan de développement. Il y a beaucoup d’opportunités et de possibilités pour développer nos infrastructures de transport. Il ne manque que la volonté d’agir. On doit cesser de regarder le train passer.

Certains disent qu’on a le développement qu’on mérite.

mercredi 17 janvier 2007

Regarder partir le train.

Je fais une parenthèse pour traiter d’un sujet qui fait (un peu) l’actualité ici en Gaspésie : le train.

Le ministre fédéral du Travail et responsable de Développement économique Canada pour le Québec, Jean-Pierre Blackburn, annonçait récemment (Radio-Canada.ca - Région Gaspésie-les Îles, Mise à jour le lundi 15 janvier 2007, 17 h 28) qu’Ottawa allait présenter un plan de sauvetage pour le tronçon ferroviaire entre Matapédia et Chandler. Mais nous en région, que sommes nous près à faire. Comme dans beaucoup d’autres dossiers, on se contente d’attendre une solution qui viendra de l’extérieur. Bien sûr, la solution ne sera pas satisfaisante et nous serons très rapide à la critiquer.

Le 24 novembre dernier (2006), la CRÉ annonçait par communiqué un budget de recherche de 100 000 $ «pour la réalisation des études nécessaires au processus d’acquisition par le milieu du tronçon ferroviaire Matapédia-Chandler». Le président de la CRÉ, Bertrand Berger, déclarait : «Le rail est un mode de transport essentiel pour le développement de la région. Nous ferons tout en notre possible pour que ce dossier trouve une conclusion satisfaisante pour ceux et celles qui croient en un avenir meilleur pour la Gaspésie ». Pourtant, ça faisait déjà plus d’un an que le propriétaire du tronçon (Chemin de fer de la Baie-des-Chaleurs) avait annoncé qu’il songeait à s’en départir car il n’était plus rentable suite à la fermeture des moulins de la Gaspésia à Chandler et de la Smurfitt à New Richmond (Radio-Canada.ca - Région Gaspésie-les Îles, Mise à jour le jeudi 17 novembre 2005, 15 h 31).

En Gaspésie, nous sommes très bien équipé en matière d’infrastructures de transport (chemin de fer, ports de mer, routes, aéroports, etc.) et ces équipements sont bien répartis sur le territoire. Le problème, c’est que tout le monde s’en occupe, chacun de son côté. L’aéroport de Gaspé appartient à la Ville de Gaspé, l’aéroport de Bonaventure (fortement sous utilisé) appartient au gouvernement du Québec, le port de Gaspé appartient à une corporation privée, celui de New Richmond appartient à la Smurfitt et celui de Chandler appartient aussi à une corporation privée. Et le plus illogique, c’est que le seul tronçon ferroviaire (chemin de fer) qui traverse la région est divisé entre deux entités distinctes : Chemin de fer Baie-des-Chaleurs et la Corporation du chemin de fer de la Gaspésie (formée des villes de Gaspé, Percé et Grande-Rivière). Il n’y a aucune coordination, aucune coopération, aucune planification régionale. Le résultat, c’est que presque tout le réseau de transport est laissé à l’abandon. C’est à l’image de notre développement économique : tout le monde s’en occupppe, chacun de son côté. Une véritable désorganisation du développement. Certains diront qu’on a le développement qu’on mérite.

mardi 16 janvier 2007

Décentralisation (suite)

Du “Livre blanc sur la décentralisation” à la “Politique de soutien au développement local et régional”.

Comment expliquer ce virage. Il existe une théorie (j’ai bien écrit théorie) sur l’approche centralisatrice (ou, comme certains l’ont appelée, paternaliste) du Parti québécois en matière de développement régional. Cette théorie expliquerait pourquoi le premier gouvernement du Parti québécois aurait décidé de ne pas rendre public son livre blanc sur la décentralisation.

Voici pour la théorie:

En donnant plus de pouvoir aux régions, on affaiblit le pouvoir du gouvernement central. Or, dans sa quête de la souveraineté, la haute direction du Parti québécois de l’époque pensait que des régions autonomes seraient moins tentées de suivre le gouvernement central dans ses démarches menant à l’indépendance du Québec. C’est pourquoi on a voulu conserver une certaine dépendance des régions vis-à-vis du gouvernement central; d’où l’approche centralisatrice.

On pourrait faire un parallèle ici entre l’approche centralisatrice des gouvernements à Québec dans le développement des régions et le fédéralisme centralisateur tel que prôné par certains.

Pour moi, ce qu’il faut, c’est que nos régions (et c'est la même chose pour les provinces canadiennes) soient le plus autonome possible. Elles doivent être bien outillées pour prendre en charge leur développement et faire face aux défis à venir; et ce peu importe le statut politique du Québec. La force d'une nation (qu'elle soit indépendante ou à l'intérieur d'une plus grande entité) est la somme de ses composantes régionales ou territoriales et non seulement la notoriété de son centre.

Demain, je reviendrai plus en détail sur la politique du gouvernement Charest en matière de développement régional.

lundi 15 janvier 2007

Décentralisation

On entend par décentralisation le transfert, par un gouvernement central, de pouvoirs de décision et de gestion à une instance locale ou régionale autonome.

Lors de la campagne électorale de 2003, le Parti libéral présentait sa vision du développement des régions dans un document intitulé : ”Faire confiance aux régions” (février 2003). Dans les premier mois de sont mandat, le gouvernement Charest entreprenait une tournée pour présenter son projet de loi sur le ministère du Développement économique et régional avec un document intitulé : Devenir maître de son développement : La force des régions (2003). Depuis son élection, le gouvernement Charest parle de décentraliser des pouvoirs vers les régions, de rendre les régions plus autonomes. Ce transfert de pouvoirs permettrait aux régions de décider de leur propre développement et d’être plus autonomes face à Québec. Son approche est moins centralisatrice que celle des autres gouvernements qui se sont succédés à Québec.

Pourtant, ce n’est pas l’intention qui a manqué; surtout de la part du Parti québécois. Dès son arriver au pouvoir, le premier gouvernement du Parti québécois avait songé aller très loin en matière de décentralisation. On parlait même de remplacer les conseils de comté de l’époque par des gouvernements régionaux dont certains représentants seraient élus au suffrage universel. Ces nouvelles instances auraient été responsable du “développement éducatif et culturel”, du “développement social”, de “l’aménagement du territoire” ainsi que du “développement économique et touristique”. Mais le “Livre blanc sur la décentralisation (1977)” n’a jamais été publié officiellement. Les Conseils de comté ont fait place aux MRC qui, ont doit le reconnaître, on un bilan mitigé en matière de développement économique.

Le Livre blanc de 1977 a inspiré d’autres initiatives de la par des gouvernements du Parti québécois, notamment la tournée de consultation “Le Québec des régions” (1984-1985) et le Livre vert sur la décentralisation (Décentralisation : un choix de société - 1995). Malgré cela, tout ce que ce gouvernement a pu léguer en matière de politique régionale fut sa "Politique de soutien au développement local et régional" (1997). On parlait plus d’accompagnement que de décentralisation. D’ailleurs, lors de la présentation de cette politique au congrès de l’Association des régions du Québec (ARQ) en 1997 à Laval, un animateur avait qualifié l’approche gouvernementale de “paternaliste”.

dimanche 14 janvier 2007

Réforme: pourquoi et comment?

Pourquoi
Pour permettre aux instances locales de mieux remplir leurs missions et offrir un minimum de services à leurs citoyens. Certaines municipalités sont tellement petite qu’elles ne peuvent même pas offrir des services comme le développement communautaire et culturel, les loisirs ou même la voirie. Les municipalités sont aussi responsable de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. Ce sont elles qui ont le contrôle sur ce qui peut être bâtit sur leur territoire. Dans certaines de ces petites municipalités, le poste de responsable de l’urbanisme est souvent vacant. Pour les services des loisirs, il vaut mieux oublier cela ou s’adresser à la ville voisine si elle n’est pas trop loin (ou trop petite). Ce sont pourtant des services de base qu’une municipalité se doit de fournir à sa population.

Comment
Il existe une multitude de façons de réformer les instances locales; du regroupement de services au sein de corporations, de régies ou de coopératives inter-municipales; en passant par le transfert de pouvoirs et responsabilités vers un palier supra-local (MRC ou agglomération); à la fusion de municipalités.

Pour que les deux premières options fonctionnent, il faut une volonté claire des élus de chaque municipalité de travailler ensemble. C’est le principal défi. Les structures supra-locales (MRC) et régionales (CRÉ) qui existent déjà devraient pouvoir jouer pleinement leur rôle de responsable du développement économique de leur territoire respectif. Mais comme les élus locaux qui y siègent ne sont souvent pas habitués à travailler ensemble pour développer une même vision, certaines régions sont encore à quémander de l’aide du gouvernement central pour préserver leurs acquis. En raison de ce manque de coopération des élus locaux, la seule option qui est en mesure de fonctionner pour réformer le instances locales est la fusion pure et simple des municipalités. Et il existe plusieurs façons de faire des fusions. On peut regrouper la gestion des services (urbanisme, loisirs, culture, sports, développement économique et communautaire) tout en répartissant les points de services sur le territoire et faire en sorte qu’ils demeurent des “services de proximité”.

Une réforme des instances locales ne pourra se faire sans qu’il y ait une demande de la population locale. Il faudra convaincre ensuite les élus locaux; ce qui n’est pas impossible. Ce sera ensuite le tour du gouvernement du Québec qui a pleine juridiction sur le sujet. Il faudra par contre que ce gouvernement ne se montre pas trop centralisateur. Pour une gouvernement libéral, pas de problème. Pour un gouvernement du Parti québécois, c’est une autre histoire. Les deux partis ont une vision différente du développement régional. J’y reviendrai.

Pour en savoir plus sur les instances locales et régionales, je vous invite à visiter le site du ministère des Affaires municipales et des Régions (MAMR) sous l’onglet Organisation municipale (www.mamr.gouv.qc.ca).

jeudi 11 janvier 2007

Nos municipalités: un frein à notre développement économique? (suite)

En voici deux exemples.

La Ville de Carleton-sur-mer projette de diminuer l’aide financière ou le support qu’elle apportait aux différents événements culturels qu’elle accueille. Beaucoup ont reproché au conseil municipal, et particulièrement au maire, ce désengagement. Le support d’une municipalité à des événements culturels et artistiques est d’abord une question de choix (question politique) puis une question de moyens. Faut-il le rappeler, Carleton-sur-mer est une ville de petite taille (3993 habitants). La Ville de Montréal, qui compte plus de 1,6 million d’habitants, donne environ 100 000 $ par année en subvention au Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Et c’est sans compter les subventions qu’elle verse aux autres événements culturels qu’elle accueille. La ville de Montréal verse donc en subvention environ 0.05 $ par citoyens pour le festival de Jazz. En suivant cette règle, le Maximum Blues ne devrait attendre de la Ville de Carleton-sur-mer qu’une aide de moins de 200 $ par année. C’est beaucoup moins que ce que versera la Ville de Carleton-sur-mer pour la prochaine année, même avec la diminution projetée.

Dans le dossier éolien, on reproche beaucoup aux municipalités de ne pas négocier de bonnes ententes avec les promoteurs. On reproche même à certains maires de jouer sur deux tableaux en accueillant sur leurs propres terres des éoliennes qui leur rapportera une redevance. Dans un reportage paru au Télé-Journal Est du Québec de Radio-Canada il y a quelques semaines, un des maires interrogés sur le sujet répondait à la journaliste qu’il gagnait, comme maire de sa municipalité, environ 3000 $ par année (la rémunération totale des élus de la municipalité de Rivière-à-Claude était de 12 780 $ en 2005). La plupart des municipalités de la région n’ont tout simplement pas les moyens de se payer les services de consultants pour négocier à force égale avec les promoteurs. Et ceux qui voudraient que le gouvernement du Québec encadre le développement de cette industrie, c’est comme s'ils demandaient que les règles du jeux soient encore fixées par des intervenants de l’extérieur; comme si nous n’avions pas la capacité ou l’intelligence de fixer nos propres règles et de prendre en charge notre propre développement.

Je le répète, il faudra une réforme de nos instances locales si nous voulons qu’elles jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région.

Nos municipalités: un frein à notre développement économique?

Dans une lettre d'opinion que je faisais parvenir au journal l'Écho de la Baie, publiée dans l'édition du 17 septembre 2006, j’avançais que les petites municipalités qui composent notre territoire étaient un frein au développement économique de notre région.

La Gaspésie compte 43 municipalités dont la population varie entre 164 habitants (Municipalité de Rivière-à-Claude dans la MRC Haute-Gaspésie) et 15 126 habitants pour la Ville de Gaspé (MRC Côte-de-Gaspé). La nouvelle Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, issue des regroupements municipaux de 2000, compte 13 019 habitants (statistiques du MAMR 2004). Les revenus municipaux varient entre 108 944 $ pour la municipalité de Rivière-à-Claude et 15 064 244 $ pour la Ville de Gaspé. Les dépenses de fonctionnement pour la municipalité de Rivière-à-Claude sont de 112 944 $ alors que celles de la Ville de Gaspé sont de 13 353 873 $. Enfin,. La rémunération pour les employés municipaux était en 2005 pour Rivière-à-Claude de 20 010 $ et de 3 209 624 $ pour Gaspé (statistiques du MAMR, 2005).

Chaque municipalité compte un minimum de 6 conseillers municipaux et un maire; peu importe la taille de sa population, c’est dans la loi. Ce qui fait un total de plus de 300 élus pour une population de 96 925 habitants, soit un élus pour 300 habitants. La rémunération totale pour les élus de la municipalité de Rivière-à-Claude est de 12 780 $ et celle pour la Ville de Gaspé est de 156 373 $. Les deux instances ont le même nombre d’élus, soit 7 au total.

Nous sommes donc gouvernés par de petites instances locales, qui ont de petits budgets, qui offrent peu de services à leur citoyens et disposent de peu d’infrastructures pour attirer de nouvelles entreprises, de nouveaux commerces ou de nouveaux résidents. Ces instances locale comportent beaucoup de décideurs à temps partiel et très peu payés. Peut-on blâmer nos élus municipaux de ne pas faire plus pour le développement de leur communauté? La réponse est non. Il faudra une réforme de nos instances locales si nous voulons qu’elles jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région.

mardi 9 janvier 2007

Le pourquoi du quoi

Pourquoi la politique régionale plutôt que le développement régional.

On définie la politique comme le pouvoir; le pouvoir de décider, de faire des choix. L’organisation de ce pouvoir de décider (qui, comment, sur quelles compétences) s’appelle la gouvernance. On peut mettre comme synonyme de gouvernance: l’administration. Et si on décompose le concept d’administration, on retrouve la gestion, l’organisation, la planification et la coordination. Alors, je définie la politique régionale comme étant l’organisation, la planification, la coordination et la gestion d’une région donnée et de son développement. Je m’attarderai plus à l’organisation du développement régional; la répartition des pouvoirs entre les différents paliers de gouvernement. Je me poserai comme question si les instances locales sont en mesure de prendre en charge plus de responsabilités, si elles en ont les moyens et, si elles le veulent.

Je traiterai aussi du rôle des gouvernements supérieurs dans le développement régional; les multiples réformes qu’ils ont entreprises ou simplement pensées. Depuis plus de quarante ans au Québec, on a vu apparaître plusieurs politiques régionales. Mais le constat semble être le même: les régions comme la Gaspésie sont toujours aussi dépendantes des gouvernements centraux. Pourquoi? Ce n’est sûrement pas parce que la région n’est pas bien équipée en terme d’infrastructures (ports, aéroports, chemin de fer, routes, etc.) et qu’elle est très éloignée des grands centres. La Côte Est américaine est plus proche que Montréal et Toronto.

Bref, je traiterai des problèmes que vivent des régions comme la nôtre; je naviguerai sur la toile afin de voir ce qui ce fait ailleurs et je proposerai des solutions (car il y en a beaucoup). Et je ne me gênerai pas pour brasser la cage de temps en temps.

lundi 8 janvier 2007

Questionnement

Politologue de formation, je m’intéresse particulièrement aux rapports qu’il peut y avoir entre la gouvernance territoriale et le développement régional. Mes observations m’ont amené à constater que la problématique touchant le développement des régions est d'abord une question de gouvernance, c’est-à-dire une question d'organisation du territoire.

Le Québec compte 1 117 municipalités. 484 municipalités ont moins de 1 000 habitants (43 %); 256 ont entre 1000 et 1999 habitants et 212 ont entre 2000 et 4999 habitants; c’est à dire que plus de 85 % (952 municipalités) des municipalités au Québec comptent moins de 5000 habitants. On peut se demander si ces instances locales sont en mesure de prendre en charge le développement socioéconomique de leur communauté respectives.

Le développement local ou régional demande à la fois un exercice de planification pour déterminer les orientations à prendre et un exercice de coordination pour mettre en place les moyens nécessaires à sa réalisation. Mais qui doit prendre les décisions; à qui doit revenir la responsabilité du développement socioéconomique d’une région? Et qui doit gérer le développement, le coordonner? La responsabilité du développement des régions doit-elle demeurer une prérogative du gouvernement central ou doit-elle être prise en charge par les régions elles-mêmes? Et si on choisi les régions; à quel palier régional doit-on confier la responsabilité du développement:: à la municipalité, à la MRC ou à la région elle-même? Doit-on réformer les instances locales afin qu’elles puissent prendre en charge de nouvelles responsabilités?

Et quelles sont les conditions pour qu’une région soit considérée comme ayant atteint un niveau de développement optimum. Faut-il que la population d’une région ait un niveau de services comparable à celle des grands centres urbains? Faut-il que les instances locales soient en mesure de se doter d’équipements, d’infrastructures et de services leur permettant d’attirer des entreprises à venir s’installer chez elles?

Ce blogue sur la politique régional traitera des questions de développement régional, de gouvernance (régionalisation, décentralisation, déconcentration, etc.), d’occupation du territoire ainsi que de développement économique et d’environnement; ces deux derniers thèmes devraient être réunis dans un seul qu’on appelle développement durable.