Parfois, nos régions sont de véritables champs de batailles. Une municipalité décide unilatéralement de se doter d’une salle de spectacle digne de ce nom et essaie de faire payer une partie de la facture à ses voisins en prétextant que c’est un “équipement culturel régional” (ce qui est vrai). Les municipalités voisines ne veulent rien savoir, prétextant qu’elles n’ont pas participé à la prise de décision (ce qui est aussi vrai). Un entreprise se montre intéressée à s’installer dans le voisinage; les municipalités s’entre-déchire pour savoir laquelle l’accueillera sur son territoire. Le climat de chicane est tellement bien ancré que l’entreprise décide d’aller voir ailleurs; et le dit aux autres entreprises. Les petites municipalités voisines d’une ville de plus grande taille se servent de la notoriété de cette dernière pour attirer l’attention des entreprises tout en torpillant les efforts de développement de leur “grosse” voisine.
Ça vous rappelle quelque chose ?
C’était la réalité des Communautés urbaines de Québec et de Montréal avant les fusions de 2000. Les fusions, quoique imparfaites, ont permis à ces deux grands centres urbains de se concentrer sur leur développement économique (avec succès) plutôt que de perdre leur temps dans des éternelles guerres de clochers.
Les élus de nos petites municipalités, à temps partiel et peu payés pour la plupart, passe plus de temps à se chicaner qu’à tenter de s’entendre sur des enjeux communs. Peut-on les blâmer ? NON. Ils sont prisonniers de ce découpage territoriale archaïque qui immobilise toute initiative de développement dans des questions de juridiction. Il est légitime pour un maire d’une petite municipalité de se demander pourquoi celle-ci devrait payer pour un équipement (salle de spectacle, centre des congrès, parc industriel, etc.) ou pour un événement culturel (festival, etc.) qui se déroulera dans une municipalité voisine. Surtout en l’absence de retombées économiques pour sa municipalité. Et on ne peut le blâmer pour son manque de volonté à vouloir développer sa communauté, il n’en a tout simplement pas les moyens.
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lundi 29 janvier 2007
jeudi 25 janvier 2007
Conditions gagnantes ?
Planification, coordination, partage. Il faut aussi ajouter la concertation.
En matière de développement économique, c’est un peu confu; les deux paliers (municipalité et MRC) ont en quelques sortes les mêmes responsabilités. Cela pourrait bien fonctionner si la MRC ne comptait que seulement de très petites municipalités. N’ayant pas les moyens de s’occuper de développement économique, les municipalités pourraient confier cette responsabilité à la MRC. Mais ce n’est pas le cas. On risque alors d’assister à un dédoublement ou une multiplication des actions ou des investissements; ce qui ne donne pas toujours de bons résultats. Voyons par exemple la région de Québec avant et après les fusions de 2000.
Dans la région de la capitale nationale, on retrouvait la Communauté urbaine de Québec. Cette entité comprenait 13 municipalités. Or, sur ce territoire, on comptait 17 parcs industriels. Chacune des villes se faisait concurrence tout en essayant de miner les efforts des autres. On ne retrouvait, bien sûr, aucune planification ni coordination dans la gestion de ces infrastructures économiques; chaque ville étant jalouse de son pouvoir sur son propre parc industriel. On retrouvait même deux parcs côte à côte mais qui n’étaient pas reliés par un lien routier. Les usagers devaient faire un détour de plusieurs kilomètres afin de se rendre d’un parc à l’autre; ils n’étaient pas dans la même ville. Malgré les efforts et les investissements de chacune, seulement quelques parcs tiraient leurs épingles du jeu.
Suite aux fusions, la nouvelle Ville de Québec a centralisé la gestion et le développement de ces parcs (planification, coordination). Le résultat, après deux ans, les 17 parcs industriels étaient pleins et on songeait même à en agrandir quelques uns. Et la situation de l’emploi n’a cessé de s’améliorer depuis (19 pages d’emplois dans le cahier Carrières et professions du Journal Le Soleil du samedi 20 janvier dernier), malgré les défusions. Seulement deux municipalités ont choisi de faire cavalier seul; mais la gestion des parcs industriels est demeurée centrale, ayant été confiée à l’agglomération qui regroupe maintenant la Ville de Québec et les Villes de L’Ancienne-Lorette et St-Augustin-de-Desmaures.
Le parc industriel peut être un outil majeur pour le développement économique d’une municipalité. Mais il peut aussi s’avérer être un projet risqué si la région immédiate est déjà assez bien pourvue ou si d’autres projets risquent de voir le jour dans le voisinage.
Par exemple, dans la Baie-des-Chaleurs (en Gaspésie), la Ville de New Richmond est en train de développer un grand parc industriel qui sera très bienvenu. Dans les cartons depuis un bout de temps, la Ville pourra dire merci à la Smurfitt-Stone d’avoir fermé son usine de pâtes et papier, et aux deux paliers de gouvernement (Ottawa et Québec) d’avoir délié les cordons de leur bourse (4,5 millions $ aurait été un trop gros morceau pour une petite ville de moins de 4000 habitants) pour diversifier l’économie. Et un gros merci à Madame le maire pour avoir piloté le dossier. C’est une très bonne nouvelle pour la région.
Concertation, planification, coordination et partage. Malheureusement, ces concepts ne font pas vraiment partie du paysage politique gaspésien (c’est plutôt l’éternelle guerre de clochers, comme dans d’autres régions d’ailleurs, et pas seulement des régions périphériques). Certaines municipalités voisines de New Richmond ont trouvé l’idée tellement intéressante qu’on commence déjà à entendre leurs demandes pour avoir leur propre parc industriel. Et si elles l’obtiennent, elles vont toutes se tirer dans le pied.
Concertation, planification, coordination et partage ...
En matière de développement économique, c’est un peu confu; les deux paliers (municipalité et MRC) ont en quelques sortes les mêmes responsabilités. Cela pourrait bien fonctionner si la MRC ne comptait que seulement de très petites municipalités. N’ayant pas les moyens de s’occuper de développement économique, les municipalités pourraient confier cette responsabilité à la MRC. Mais ce n’est pas le cas. On risque alors d’assister à un dédoublement ou une multiplication des actions ou des investissements; ce qui ne donne pas toujours de bons résultats. Voyons par exemple la région de Québec avant et après les fusions de 2000.
Dans la région de la capitale nationale, on retrouvait la Communauté urbaine de Québec. Cette entité comprenait 13 municipalités. Or, sur ce territoire, on comptait 17 parcs industriels. Chacune des villes se faisait concurrence tout en essayant de miner les efforts des autres. On ne retrouvait, bien sûr, aucune planification ni coordination dans la gestion de ces infrastructures économiques; chaque ville étant jalouse de son pouvoir sur son propre parc industriel. On retrouvait même deux parcs côte à côte mais qui n’étaient pas reliés par un lien routier. Les usagers devaient faire un détour de plusieurs kilomètres afin de se rendre d’un parc à l’autre; ils n’étaient pas dans la même ville. Malgré les efforts et les investissements de chacune, seulement quelques parcs tiraient leurs épingles du jeu.
Suite aux fusions, la nouvelle Ville de Québec a centralisé la gestion et le développement de ces parcs (planification, coordination). Le résultat, après deux ans, les 17 parcs industriels étaient pleins et on songeait même à en agrandir quelques uns. Et la situation de l’emploi n’a cessé de s’améliorer depuis (19 pages d’emplois dans le cahier Carrières et professions du Journal Le Soleil du samedi 20 janvier dernier), malgré les défusions. Seulement deux municipalités ont choisi de faire cavalier seul; mais la gestion des parcs industriels est demeurée centrale, ayant été confiée à l’agglomération qui regroupe maintenant la Ville de Québec et les Villes de L’Ancienne-Lorette et St-Augustin-de-Desmaures.
Le parc industriel peut être un outil majeur pour le développement économique d’une municipalité. Mais il peut aussi s’avérer être un projet risqué si la région immédiate est déjà assez bien pourvue ou si d’autres projets risquent de voir le jour dans le voisinage.
Par exemple, dans la Baie-des-Chaleurs (en Gaspésie), la Ville de New Richmond est en train de développer un grand parc industriel qui sera très bienvenu. Dans les cartons depuis un bout de temps, la Ville pourra dire merci à la Smurfitt-Stone d’avoir fermé son usine de pâtes et papier, et aux deux paliers de gouvernement (Ottawa et Québec) d’avoir délié les cordons de leur bourse (4,5 millions $ aurait été un trop gros morceau pour une petite ville de moins de 4000 habitants) pour diversifier l’économie. Et un gros merci à Madame le maire pour avoir piloté le dossier. C’est une très bonne nouvelle pour la région.
Concertation, planification, coordination et partage. Malheureusement, ces concepts ne font pas vraiment partie du paysage politique gaspésien (c’est plutôt l’éternelle guerre de clochers, comme dans d’autres régions d’ailleurs, et pas seulement des régions périphériques). Certaines municipalités voisines de New Richmond ont trouvé l’idée tellement intéressante qu’on commence déjà à entendre leurs demandes pour avoir leur propre parc industriel. Et si elles l’obtiennent, elles vont toutes se tirer dans le pied.
Concertation, planification, coordination et partage ...
jeudi 11 janvier 2007
Nos municipalités: un frein à notre développement économique? (suite)
En voici deux exemples.
La Ville de Carleton-sur-mer projette de diminuer l’aide financière ou le support qu’elle apportait aux différents événements culturels qu’elle accueille. Beaucoup ont reproché au conseil municipal, et particulièrement au maire, ce désengagement. Le support d’une municipalité à des événements culturels et artistiques est d’abord une question de choix (question politique) puis une question de moyens. Faut-il le rappeler, Carleton-sur-mer est une ville de petite taille (3993 habitants). La Ville de Montréal, qui compte plus de 1,6 million d’habitants, donne environ 100 000 $ par année en subvention au Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Et c’est sans compter les subventions qu’elle verse aux autres événements culturels qu’elle accueille. La ville de Montréal verse donc en subvention environ 0.05 $ par citoyens pour le festival de Jazz. En suivant cette règle, le Maximum Blues ne devrait attendre de la Ville de Carleton-sur-mer qu’une aide de moins de 200 $ par année. C’est beaucoup moins que ce que versera la Ville de Carleton-sur-mer pour la prochaine année, même avec la diminution projetée.
Dans le dossier éolien, on reproche beaucoup aux municipalités de ne pas négocier de bonnes ententes avec les promoteurs. On reproche même à certains maires de jouer sur deux tableaux en accueillant sur leurs propres terres des éoliennes qui leur rapportera une redevance. Dans un reportage paru au Télé-Journal Est du Québec de Radio-Canada il y a quelques semaines, un des maires interrogés sur le sujet répondait à la journaliste qu’il gagnait, comme maire de sa municipalité, environ 3000 $ par année (la rémunération totale des élus de la municipalité de Rivière-à-Claude était de 12 780 $ en 2005). La plupart des municipalités de la région n’ont tout simplement pas les moyens de se payer les services de consultants pour négocier à force égale avec les promoteurs. Et ceux qui voudraient que le gouvernement du Québec encadre le développement de cette industrie, c’est comme s'ils demandaient que les règles du jeux soient encore fixées par des intervenants de l’extérieur; comme si nous n’avions pas la capacité ou l’intelligence de fixer nos propres règles et de prendre en charge notre propre développement.
Je le répète, il faudra une réforme de nos instances locales si nous voulons qu’elles jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région.
La Ville de Carleton-sur-mer projette de diminuer l’aide financière ou le support qu’elle apportait aux différents événements culturels qu’elle accueille. Beaucoup ont reproché au conseil municipal, et particulièrement au maire, ce désengagement. Le support d’une municipalité à des événements culturels et artistiques est d’abord une question de choix (question politique) puis une question de moyens. Faut-il le rappeler, Carleton-sur-mer est une ville de petite taille (3993 habitants). La Ville de Montréal, qui compte plus de 1,6 million d’habitants, donne environ 100 000 $ par année en subvention au Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Et c’est sans compter les subventions qu’elle verse aux autres événements culturels qu’elle accueille. La ville de Montréal verse donc en subvention environ 0.05 $ par citoyens pour le festival de Jazz. En suivant cette règle, le Maximum Blues ne devrait attendre de la Ville de Carleton-sur-mer qu’une aide de moins de 200 $ par année. C’est beaucoup moins que ce que versera la Ville de Carleton-sur-mer pour la prochaine année, même avec la diminution projetée.
Dans le dossier éolien, on reproche beaucoup aux municipalités de ne pas négocier de bonnes ententes avec les promoteurs. On reproche même à certains maires de jouer sur deux tableaux en accueillant sur leurs propres terres des éoliennes qui leur rapportera une redevance. Dans un reportage paru au Télé-Journal Est du Québec de Radio-Canada il y a quelques semaines, un des maires interrogés sur le sujet répondait à la journaliste qu’il gagnait, comme maire de sa municipalité, environ 3000 $ par année (la rémunération totale des élus de la municipalité de Rivière-à-Claude était de 12 780 $ en 2005). La plupart des municipalités de la région n’ont tout simplement pas les moyens de se payer les services de consultants pour négocier à force égale avec les promoteurs. Et ceux qui voudraient que le gouvernement du Québec encadre le développement de cette industrie, c’est comme s'ils demandaient que les règles du jeux soient encore fixées par des intervenants de l’extérieur; comme si nous n’avions pas la capacité ou l’intelligence de fixer nos propres règles et de prendre en charge notre propre développement.
Je le répète, il faudra une réforme de nos instances locales si nous voulons qu’elles jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région.
Nos municipalités: un frein à notre développement économique?
Dans une lettre d'opinion que je faisais parvenir au journal l'Écho de la Baie, publiée dans l'édition du 17 septembre 2006, j’avançais que les petites municipalités qui composent notre territoire étaient un frein au développement économique de notre région.
La Gaspésie compte 43 municipalités dont la population varie entre 164 habitants (Municipalité de Rivière-à-Claude dans la MRC Haute-Gaspésie) et 15 126 habitants pour la Ville de Gaspé (MRC Côte-de-Gaspé). La nouvelle Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, issue des regroupements municipaux de 2000, compte 13 019 habitants (statistiques du MAMR 2004). Les revenus municipaux varient entre 108 944 $ pour la municipalité de Rivière-à-Claude et 15 064 244 $ pour la Ville de Gaspé. Les dépenses de fonctionnement pour la municipalité de Rivière-à-Claude sont de 112 944 $ alors que celles de la Ville de Gaspé sont de 13 353 873 $. Enfin,. La rémunération pour les employés municipaux était en 2005 pour Rivière-à-Claude de 20 010 $ et de 3 209 624 $ pour Gaspé (statistiques du MAMR, 2005).
Chaque municipalité compte un minimum de 6 conseillers municipaux et un maire; peu importe la taille de sa population, c’est dans la loi. Ce qui fait un total de plus de 300 élus pour une population de 96 925 habitants, soit un élus pour 300 habitants. La rémunération totale pour les élus de la municipalité de Rivière-à-Claude est de 12 780 $ et celle pour la Ville de Gaspé est de 156 373 $. Les deux instances ont le même nombre d’élus, soit 7 au total.
Nous sommes donc gouvernés par de petites instances locales, qui ont de petits budgets, qui offrent peu de services à leur citoyens et disposent de peu d’infrastructures pour attirer de nouvelles entreprises, de nouveaux commerces ou de nouveaux résidents. Ces instances locale comportent beaucoup de décideurs à temps partiel et très peu payés. Peut-on blâmer nos élus municipaux de ne pas faire plus pour le développement de leur communauté? La réponse est non. Il faudra une réforme de nos instances locales si nous voulons qu’elles jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région.
La Gaspésie compte 43 municipalités dont la population varie entre 164 habitants (Municipalité de Rivière-à-Claude dans la MRC Haute-Gaspésie) et 15 126 habitants pour la Ville de Gaspé (MRC Côte-de-Gaspé). La nouvelle Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, issue des regroupements municipaux de 2000, compte 13 019 habitants (statistiques du MAMR 2004). Les revenus municipaux varient entre 108 944 $ pour la municipalité de Rivière-à-Claude et 15 064 244 $ pour la Ville de Gaspé. Les dépenses de fonctionnement pour la municipalité de Rivière-à-Claude sont de 112 944 $ alors que celles de la Ville de Gaspé sont de 13 353 873 $. Enfin,. La rémunération pour les employés municipaux était en 2005 pour Rivière-à-Claude de 20 010 $ et de 3 209 624 $ pour Gaspé (statistiques du MAMR, 2005).
Chaque municipalité compte un minimum de 6 conseillers municipaux et un maire; peu importe la taille de sa population, c’est dans la loi. Ce qui fait un total de plus de 300 élus pour une population de 96 925 habitants, soit un élus pour 300 habitants. La rémunération totale pour les élus de la municipalité de Rivière-à-Claude est de 12 780 $ et celle pour la Ville de Gaspé est de 156 373 $. Les deux instances ont le même nombre d’élus, soit 7 au total.
Nous sommes donc gouvernés par de petites instances locales, qui ont de petits budgets, qui offrent peu de services à leur citoyens et disposent de peu d’infrastructures pour attirer de nouvelles entreprises, de nouveaux commerces ou de nouveaux résidents. Ces instances locale comportent beaucoup de décideurs à temps partiel et très peu payés. Peut-on blâmer nos élus municipaux de ne pas faire plus pour le développement de leur communauté? La réponse est non. Il faudra une réforme de nos instances locales si nous voulons qu’elles jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région.
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