Afin d’évaluer une politique, il est bon de se rappeler des objectifs de celle-ci. Dans le cas de la politique de l’éducation des années 1960, les objectifs étaient de:
- donner à chacun la possibilité de s‘instruire;
- rendre accessibles à chacun les études les mieux adaptées à ses aptitudes et à ses goûts;
- enfin, préparer l’individu à vivre en société.
Le but de la réforme était de rattraper le retard de la société québécoise en matière d’éducation. On peut dire aujourd’hui que ces objectifs ont été remplis et qu’ils le sont encore actuellement. Le taux de scolarisation actuel et l’accessibilité des études en sont une preuve formelle. Rappelons-nous que le taux de scolarisation était d’à peine 30% dans les années 1960. À combien se situe-t-il aujourd’hui? Je vous laisse répondre. Voici un aperçu de pronostic de cette réforme que l’on retrouve dans le projet de Livre blanc sur la décentralisation de 1977. Retour en arrière:
«La présence de l’État et l’injection massive de fonds publics dans le système d’éducation allaient provoquer des changements au sein de la gestion du système d’éducation et bousculer des habitudes et des mentalités, tout en permettant d’atteindre les objectifs généraux de la réforme. Après plus de 12 ans, la réforme a peu affecté la structure juridique des instances décentralisées mais a suscité des problèmes aigus de fonctionnement éprouvés par le système et un certain degré d’insatisfaction des utilisateurs des services vis-à-vis la qualité de ces services.»
- «Livre blanc sur la décentralisation» (PROJET), 12 décembre 1977, p. 9.
Alors, qu’est-ce qui ne va pas avec le système d’éducation aujourd’hui? Tout comme en 1977, c’est un problème de fonctionnement, de gestion et d’organisation. À l’époque, on ne s’est pas trop poser de questions sur la gestion et le fonctionnement du système qui allait être mis en place. Il fallait construire des écoles pour accueillir tous ces nouveaux élèves et leur offrir une éducation qui allait mener à l’obtention d’un diplôme quelques années plus tard. Comme aujourd’hui, c’était le taux de "diplomation" qui comptait le plus et non la qualité d’enseignement. Et tout le monde y est allé avec sa méthode, sa théorie et, surtout, la défense de ses intérêts. Cette approche éclatée a provoqué un dysfonctionnement du système d’éducation qui, si on le compare à la situation actuelle, n’a pas encore été solutionné. Voyons ce que l’on disait de la situation il y a près de 30 ans. Nous commençons par le problème venant de la confusion des rôles et responsabilités entre le ministère et les commissions scolaires.
«Cette confusion vient, en grande partie, de l’absence d’une définition claire de ces rôles et responsabilités dans une contexte où les commissions scolaires possèdent les caractères essentiels d’organismes décentralisés et où le ministère et le Gouvernement pratiquent une gestion décentralisatrice. Rappelons Rappelons que le ministre de l’Éducation joue un rôle prépondérant dans l’administration des lois relatives à l’éducation. Légalement, le ministre est en mesure d’assumer les responsabilités du chef du système scolaire. Il possède des pouvoirs de réglementation et de contrôle de toutes les structures de l’éducation et ses interventions peuvent toucher à la fois les domaines administratifs et pédagogiques. L’expérience des dernières années démontre que l’attitude du ministère de l’Éducation s’est manifestée par une utilisation maximale de la loi. Les nombreux règlements et directives émanant du ministère ont conduit les corporations scolaires à être, à toutes fins utiles, des exécutants des décisions de l’autorité centrale.»
- «Livre blanc sur la décentralisation» (PROJET), 12 décembre 1977, p. 9.
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mardi 6 mars 2007
dimanche 28 janvier 2007
La municipalité ou la MRC ? (suite)
Au Québec, l’occupation du territoire est un choix auquel j’adhère complètement. Le présent gouvernement aussi. La question que je pose est la suivante. Est-ce que, parce que nous avons choisi de vivre en région, nous devons nous contenter d’une citoyenneté inférieur (moins de services, moins de chances d’emploi, coût de transport élevé, etc.) à celle de ceux qui ont choisi de vivre dans les grands centres urbains ?
La réponse est non; pas en 2007. Comment expliquer que certains de nos voisins n’ont pas de services de bibliothèques publiques dans leur localité, n’ont pas de logements sociaux, d’Internet Haute Vitesse et de services de téléphone cellulaire numérique ? Nous sommes en 2007 et certains pays en voie de développement sont mieux équipés que nos régions.
À qui la faute ?
Ce n’est pas une question de responsabilité, c’est une question d’organisation. Si nous faisons le choix d’occuper notre territoire, nous devons faire le choix de l’occuper totalement. Chacun doit travailler pour améliorer les conditions de vie dans nos régions. Et le travail doit commencer dans les communautés régionales d’abord.
Concertation, planification, coordination et partage ...
En matière de gouverne régionale, le statu quo n’est pas acceptable. Le découpage territorial que l’on connaît est nuisible au développement de nos régions car il décourage les efforts de partenariats. Les élus de nos municipalités ont comme première responsabilité de voir aux intérêts de leur communauté. Doit-on les blâmer si ils le font bien, dans la mesure de leur moyens, et, involontairement, au détriment de leur région ? Peut-on reprocher à une municipalité d’accepter la venue d’une entreprise sur son territoire, qui va lui rapporter des revenus de taxes importants (plus de 50 % des revenus des municipalités proviennent de l’impôt fonciers et des taxes d’affaires), même s’il peut y avoir des conséquences négatives ? Par exemple, si vous traversez la municipalité de Maria en vous dirigeant vers l’Est, vous passerez entre deux bâtiments assez imposants (Sani-Sables et Labatt) qui enlèvent un certains cachet au paysage. On NE DOIT PAS jeter la pierre à personne pour ce résultat. Ni les entrepreneurs, ni la municipalité. Celle-ci tente de tirer son épingle du jeu du mieux qu’elle le peut et avec les moyens dont elle dispose.
Comme pour le développement et le soutient à la culture et aux loisirs, le développement économique et l’aménagement du territoire devraient être planifiés et coordonnés au niveau de la MRC. J’irais même jusqu’à transférer les compétences (y compris la prise de décision) entièrement au niveau de la MRC afin d’avoir une meilleure harmonisation des actions en matière de développement économique et d’aménagement du territoire.
Vous me demanderez à quoi serviront les municipalités si une grande partie de leurs responsabilités sont transférées à la MRC ?
C’est une bonne question. Quelle est votre réponse ?
La réponse est non; pas en 2007. Comment expliquer que certains de nos voisins n’ont pas de services de bibliothèques publiques dans leur localité, n’ont pas de logements sociaux, d’Internet Haute Vitesse et de services de téléphone cellulaire numérique ? Nous sommes en 2007 et certains pays en voie de développement sont mieux équipés que nos régions.
À qui la faute ?
Ce n’est pas une question de responsabilité, c’est une question d’organisation. Si nous faisons le choix d’occuper notre territoire, nous devons faire le choix de l’occuper totalement. Chacun doit travailler pour améliorer les conditions de vie dans nos régions. Et le travail doit commencer dans les communautés régionales d’abord.
Concertation, planification, coordination et partage ...
En matière de gouverne régionale, le statu quo n’est pas acceptable. Le découpage territorial que l’on connaît est nuisible au développement de nos régions car il décourage les efforts de partenariats. Les élus de nos municipalités ont comme première responsabilité de voir aux intérêts de leur communauté. Doit-on les blâmer si ils le font bien, dans la mesure de leur moyens, et, involontairement, au détriment de leur région ? Peut-on reprocher à une municipalité d’accepter la venue d’une entreprise sur son territoire, qui va lui rapporter des revenus de taxes importants (plus de 50 % des revenus des municipalités proviennent de l’impôt fonciers et des taxes d’affaires), même s’il peut y avoir des conséquences négatives ? Par exemple, si vous traversez la municipalité de Maria en vous dirigeant vers l’Est, vous passerez entre deux bâtiments assez imposants (Sani-Sables et Labatt) qui enlèvent un certains cachet au paysage. On NE DOIT PAS jeter la pierre à personne pour ce résultat. Ni les entrepreneurs, ni la municipalité. Celle-ci tente de tirer son épingle du jeu du mieux qu’elle le peut et avec les moyens dont elle dispose.
Comme pour le développement et le soutient à la culture et aux loisirs, le développement économique et l’aménagement du territoire devraient être planifiés et coordonnés au niveau de la MRC. J’irais même jusqu’à transférer les compétences (y compris la prise de décision) entièrement au niveau de la MRC afin d’avoir une meilleure harmonisation des actions en matière de développement économique et d’aménagement du territoire.
Vous me demanderez à quoi serviront les municipalités si une grande partie de leurs responsabilités sont transférées à la MRC ?
C’est une bonne question. Quelle est votre réponse ?
jeudi 25 janvier 2007
Conditions gagnantes ?
Planification, coordination, partage. Il faut aussi ajouter la concertation.
En matière de développement économique, c’est un peu confu; les deux paliers (municipalité et MRC) ont en quelques sortes les mêmes responsabilités. Cela pourrait bien fonctionner si la MRC ne comptait que seulement de très petites municipalités. N’ayant pas les moyens de s’occuper de développement économique, les municipalités pourraient confier cette responsabilité à la MRC. Mais ce n’est pas le cas. On risque alors d’assister à un dédoublement ou une multiplication des actions ou des investissements; ce qui ne donne pas toujours de bons résultats. Voyons par exemple la région de Québec avant et après les fusions de 2000.
Dans la région de la capitale nationale, on retrouvait la Communauté urbaine de Québec. Cette entité comprenait 13 municipalités. Or, sur ce territoire, on comptait 17 parcs industriels. Chacune des villes se faisait concurrence tout en essayant de miner les efforts des autres. On ne retrouvait, bien sûr, aucune planification ni coordination dans la gestion de ces infrastructures économiques; chaque ville étant jalouse de son pouvoir sur son propre parc industriel. On retrouvait même deux parcs côte à côte mais qui n’étaient pas reliés par un lien routier. Les usagers devaient faire un détour de plusieurs kilomètres afin de se rendre d’un parc à l’autre; ils n’étaient pas dans la même ville. Malgré les efforts et les investissements de chacune, seulement quelques parcs tiraient leurs épingles du jeu.
Suite aux fusions, la nouvelle Ville de Québec a centralisé la gestion et le développement de ces parcs (planification, coordination). Le résultat, après deux ans, les 17 parcs industriels étaient pleins et on songeait même à en agrandir quelques uns. Et la situation de l’emploi n’a cessé de s’améliorer depuis (19 pages d’emplois dans le cahier Carrières et professions du Journal Le Soleil du samedi 20 janvier dernier), malgré les défusions. Seulement deux municipalités ont choisi de faire cavalier seul; mais la gestion des parcs industriels est demeurée centrale, ayant été confiée à l’agglomération qui regroupe maintenant la Ville de Québec et les Villes de L’Ancienne-Lorette et St-Augustin-de-Desmaures.
Le parc industriel peut être un outil majeur pour le développement économique d’une municipalité. Mais il peut aussi s’avérer être un projet risqué si la région immédiate est déjà assez bien pourvue ou si d’autres projets risquent de voir le jour dans le voisinage.
Par exemple, dans la Baie-des-Chaleurs (en Gaspésie), la Ville de New Richmond est en train de développer un grand parc industriel qui sera très bienvenu. Dans les cartons depuis un bout de temps, la Ville pourra dire merci à la Smurfitt-Stone d’avoir fermé son usine de pâtes et papier, et aux deux paliers de gouvernement (Ottawa et Québec) d’avoir délié les cordons de leur bourse (4,5 millions $ aurait été un trop gros morceau pour une petite ville de moins de 4000 habitants) pour diversifier l’économie. Et un gros merci à Madame le maire pour avoir piloté le dossier. C’est une très bonne nouvelle pour la région.
Concertation, planification, coordination et partage. Malheureusement, ces concepts ne font pas vraiment partie du paysage politique gaspésien (c’est plutôt l’éternelle guerre de clochers, comme dans d’autres régions d’ailleurs, et pas seulement des régions périphériques). Certaines municipalités voisines de New Richmond ont trouvé l’idée tellement intéressante qu’on commence déjà à entendre leurs demandes pour avoir leur propre parc industriel. Et si elles l’obtiennent, elles vont toutes se tirer dans le pied.
Concertation, planification, coordination et partage ...
En matière de développement économique, c’est un peu confu; les deux paliers (municipalité et MRC) ont en quelques sortes les mêmes responsabilités. Cela pourrait bien fonctionner si la MRC ne comptait que seulement de très petites municipalités. N’ayant pas les moyens de s’occuper de développement économique, les municipalités pourraient confier cette responsabilité à la MRC. Mais ce n’est pas le cas. On risque alors d’assister à un dédoublement ou une multiplication des actions ou des investissements; ce qui ne donne pas toujours de bons résultats. Voyons par exemple la région de Québec avant et après les fusions de 2000.
Dans la région de la capitale nationale, on retrouvait la Communauté urbaine de Québec. Cette entité comprenait 13 municipalités. Or, sur ce territoire, on comptait 17 parcs industriels. Chacune des villes se faisait concurrence tout en essayant de miner les efforts des autres. On ne retrouvait, bien sûr, aucune planification ni coordination dans la gestion de ces infrastructures économiques; chaque ville étant jalouse de son pouvoir sur son propre parc industriel. On retrouvait même deux parcs côte à côte mais qui n’étaient pas reliés par un lien routier. Les usagers devaient faire un détour de plusieurs kilomètres afin de se rendre d’un parc à l’autre; ils n’étaient pas dans la même ville. Malgré les efforts et les investissements de chacune, seulement quelques parcs tiraient leurs épingles du jeu.
Suite aux fusions, la nouvelle Ville de Québec a centralisé la gestion et le développement de ces parcs (planification, coordination). Le résultat, après deux ans, les 17 parcs industriels étaient pleins et on songeait même à en agrandir quelques uns. Et la situation de l’emploi n’a cessé de s’améliorer depuis (19 pages d’emplois dans le cahier Carrières et professions du Journal Le Soleil du samedi 20 janvier dernier), malgré les défusions. Seulement deux municipalités ont choisi de faire cavalier seul; mais la gestion des parcs industriels est demeurée centrale, ayant été confiée à l’agglomération qui regroupe maintenant la Ville de Québec et les Villes de L’Ancienne-Lorette et St-Augustin-de-Desmaures.
Le parc industriel peut être un outil majeur pour le développement économique d’une municipalité. Mais il peut aussi s’avérer être un projet risqué si la région immédiate est déjà assez bien pourvue ou si d’autres projets risquent de voir le jour dans le voisinage.
Par exemple, dans la Baie-des-Chaleurs (en Gaspésie), la Ville de New Richmond est en train de développer un grand parc industriel qui sera très bienvenu. Dans les cartons depuis un bout de temps, la Ville pourra dire merci à la Smurfitt-Stone d’avoir fermé son usine de pâtes et papier, et aux deux paliers de gouvernement (Ottawa et Québec) d’avoir délié les cordons de leur bourse (4,5 millions $ aurait été un trop gros morceau pour une petite ville de moins de 4000 habitants) pour diversifier l’économie. Et un gros merci à Madame le maire pour avoir piloté le dossier. C’est une très bonne nouvelle pour la région.
Concertation, planification, coordination et partage. Malheureusement, ces concepts ne font pas vraiment partie du paysage politique gaspésien (c’est plutôt l’éternelle guerre de clochers, comme dans d’autres régions d’ailleurs, et pas seulement des régions périphériques). Certaines municipalités voisines de New Richmond ont trouvé l’idée tellement intéressante qu’on commence déjà à entendre leurs demandes pour avoir leur propre parc industriel. Et si elles l’obtiennent, elles vont toutes se tirer dans le pied.
Concertation, planification, coordination et partage ...
dimanche 21 janvier 2007
Décentralisation (suite 2)
On doit cesser de regarder le train passer. En matière de décentralisation, sommes-nous en train de manquer une (autre) bonne occasion ?
C’est clair, le présent gouvernement à Québec privilégie l’autonomie des régions. Ses documents «Faire confiance aux régions» et «Devenir maître de son développement : La force des régions (2003)» révèlent les intentions du Parti libéral de confier aux régions la responsabilité de leur développement.
D’ailleurs, dans l’introduction d’un autre document, publié en 2004 (Repenser les relations avec les municipalités), il fait part de ses intentions :
«Depuis le printemps 2003, le gouvernement du Québec a clairement manifesté son intention de repenser ses relations avec les municipalités, dans la perspective de renforcer les communautés locales, qui constituent l’instance de décision la plus rapprochée des citoyens et des citoyennes (p. 1).»
L’examen des relations entre le gouvernement et les municipalités montre une centralisation marquée des responsabilités en matière de services à la population au sein du gouvernement. Selon le document, cette situation entraînerait certains inconvénients. En effet, lors de la tournée des forums régionaux, beaucoup de citoyens ont fait part de leur mécontentement face à la lourdeur administrative, à l’uniformité excessive des services et à leur inadaptation face aux besoins locaux et régionaux. Les citoyens ont aussi noté que cette centralisation des responsabilités dans les mains du gouvernement central entraînait une déresponsabilisation des décideurs locaux dans le développement de leur milieu (idem p. 23). Traduction : lorsqu’il y a un problème, les décideurs locaux demandent au gouvernement central de trouver une solution. C’est notre premier réflexe, surtout en région. On a pas encore pris l’habitude d’essayer de trouver des solutions par nous-mêmes et pour nous-mêmes.
La mise en place les Conférences régionales des élus (CRÉ), pour remplacer les CRD, visait à redonner le pouvoir aux élus locaux. Suite à ce changement de garde, le gouvernement du Québec demandait aux CRÉ de déterminer les pouvoirs qu’elles voulaient voir décentraliser. C’est la première fois en quarante ans qu’un gouvernement central démontrait une volonté claire de décentraliser des pouvoirs (et les moyens qui vont avec) vers les régions. Des rencontres entre les CRÉ et les CAR (Conférence administrative régionale qui regroupe les directions des ministères dans chaque région) ont eu lieu dans plusieurs régions et certaines ont fait des demandes auprès du gouvernement. Par contre, certaines régions se font encore attendre. À ma connaissance, c’est le cas de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Pourquoi ? Certaines régions ont même demandé au gouvernement de leur dire quels pouvoirs il voulait décentraliser. M. Charest a parlé d’une absence de volonté de la part de certaines régions. À leur défense, il faut dire que les régions ont été habituées, par le passé, à une approche plus centralisatrice (certains diront plus paternaliste) de la part du gouvernement central.
Il y aurait encore beaucoup à dire (ou écrire) sur la situation de nos régions. Mais ce ne serait pas très constructif. J’ai déjà dit ou écrit à plusieurs reprises qu’il y avait beaucoup de possibilités et de solutions aux problèmes de développement que connaissent nos régions. C’est donc sur ce thème que je poursuivrai mon blogue : Des régions à développer; manuel d’instructions. Je parcourrai aussi le monde pour faire part de ce qui se fait en matière de développement régional; ici et ailleurs.
C’est clair, le présent gouvernement à Québec privilégie l’autonomie des régions. Ses documents «Faire confiance aux régions» et «Devenir maître de son développement : La force des régions (2003)» révèlent les intentions du Parti libéral de confier aux régions la responsabilité de leur développement.
D’ailleurs, dans l’introduction d’un autre document, publié en 2004 (Repenser les relations avec les municipalités), il fait part de ses intentions :
«Depuis le printemps 2003, le gouvernement du Québec a clairement manifesté son intention de repenser ses relations avec les municipalités, dans la perspective de renforcer les communautés locales, qui constituent l’instance de décision la plus rapprochée des citoyens et des citoyennes (p. 1).»
L’examen des relations entre le gouvernement et les municipalités montre une centralisation marquée des responsabilités en matière de services à la population au sein du gouvernement. Selon le document, cette situation entraînerait certains inconvénients. En effet, lors de la tournée des forums régionaux, beaucoup de citoyens ont fait part de leur mécontentement face à la lourdeur administrative, à l’uniformité excessive des services et à leur inadaptation face aux besoins locaux et régionaux. Les citoyens ont aussi noté que cette centralisation des responsabilités dans les mains du gouvernement central entraînait une déresponsabilisation des décideurs locaux dans le développement de leur milieu (idem p. 23). Traduction : lorsqu’il y a un problème, les décideurs locaux demandent au gouvernement central de trouver une solution. C’est notre premier réflexe, surtout en région. On a pas encore pris l’habitude d’essayer de trouver des solutions par nous-mêmes et pour nous-mêmes.
La mise en place les Conférences régionales des élus (CRÉ), pour remplacer les CRD, visait à redonner le pouvoir aux élus locaux. Suite à ce changement de garde, le gouvernement du Québec demandait aux CRÉ de déterminer les pouvoirs qu’elles voulaient voir décentraliser. C’est la première fois en quarante ans qu’un gouvernement central démontrait une volonté claire de décentraliser des pouvoirs (et les moyens qui vont avec) vers les régions. Des rencontres entre les CRÉ et les CAR (Conférence administrative régionale qui regroupe les directions des ministères dans chaque région) ont eu lieu dans plusieurs régions et certaines ont fait des demandes auprès du gouvernement. Par contre, certaines régions se font encore attendre. À ma connaissance, c’est le cas de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Pourquoi ? Certaines régions ont même demandé au gouvernement de leur dire quels pouvoirs il voulait décentraliser. M. Charest a parlé d’une absence de volonté de la part de certaines régions. À leur défense, il faut dire que les régions ont été habituées, par le passé, à une approche plus centralisatrice (certains diront plus paternaliste) de la part du gouvernement central.
Il y aurait encore beaucoup à dire (ou écrire) sur la situation de nos régions. Mais ce ne serait pas très constructif. J’ai déjà dit ou écrit à plusieurs reprises qu’il y avait beaucoup de possibilités et de solutions aux problèmes de développement que connaissent nos régions. C’est donc sur ce thème que je poursuivrai mon blogue : Des régions à développer; manuel d’instructions. Je parcourrai aussi le monde pour faire part de ce qui se fait en matière de développement régional; ici et ailleurs.
jeudi 18 janvier 2007
Regarder le train passer.
Je poursuis la parenthèse car elle me permettra de mettre en contexte la politique du gouvernement Charest en matière de développement régional.
Nous sommes souvent rapides à critiquer les gouvernements supérieurs (à Québec et à Ottawa) pour leur manque de vision en matière de développement régional. Certains ne se sont pas gênés en allant jusqu’à parler de «génocide économique». C’est facile de critiquer les autres qui sont ailleurs. Mais nous, en région, qu’avons nous fait pour aider notre cause ?
Une histoire d’occasions manquées ?
Revenons sur le train. Les corporations qui opèrent le tronçon ferroviaire (2 corporations pour un tronçon; je ne comprend toujours pas la logique) ont perdu près de 80 % de leur marché régional avec les fermetures de la Gaspésia à Chandler, la Smurfitt à New Richmond et la Noranda à Murdochville. Une question se pose. Qu’ont fait les promoteurs de ces deux chemins de fer durant toutes ces années qui ont précédées les fermetures; se sont-ils assis sur leur lauriers ? C’est à croire que ces grandes entreprises étaient leurs seuls clients ? Ces promoteurs étaient-ils en contact avec les autorités du port de Gaspé et des autres ports de la région ? Avaient-ils des plans de développement ? Et que faisaient nos élus et leaders économiques ? Se contentaient-ils de regarder le train passer ?
Comme je l’ai déjà écrit, nous sommes collés sur la côte Est des États-Unis avec des “petites villes” comme Boston. Alors que les chinois regardent du côté d’Halifax pour transporter leurs marchandises parce que le port de Vancouver est trop achalandé, nous n’avons même pas encore pensé à développer une stratégie de développement du transport. Faut-il le rappeler, le transport est essentiel au développement de notre économie. Le train s’en va et la seule chose que nous avons réussi à faire, c’est de signer une pétition et, j’allais l’oublier, voter un budget de recherche de 100 000 $ «pour la réalisation des études nécessaires au processus d’acquisition par le milieu du tronçon ferroviaire Matapédia-Chandler». Il est où le plan de développement du transport. Nous savons que si nous voulons maintenir un service de transport ferroviaire dans la région, nous devons en faire l’acquisition. Le 100 000 $ devrait servir à faire et réaliser un plan de développement. Il y a beaucoup d’opportunités et de possibilités pour développer nos infrastructures de transport. Il ne manque que la volonté d’agir. On doit cesser de regarder le train passer.
Certains disent qu’on a le développement qu’on mérite.
Nous sommes souvent rapides à critiquer les gouvernements supérieurs (à Québec et à Ottawa) pour leur manque de vision en matière de développement régional. Certains ne se sont pas gênés en allant jusqu’à parler de «génocide économique». C’est facile de critiquer les autres qui sont ailleurs. Mais nous, en région, qu’avons nous fait pour aider notre cause ?
Une histoire d’occasions manquées ?
Revenons sur le train. Les corporations qui opèrent le tronçon ferroviaire (2 corporations pour un tronçon; je ne comprend toujours pas la logique) ont perdu près de 80 % de leur marché régional avec les fermetures de la Gaspésia à Chandler, la Smurfitt à New Richmond et la Noranda à Murdochville. Une question se pose. Qu’ont fait les promoteurs de ces deux chemins de fer durant toutes ces années qui ont précédées les fermetures; se sont-ils assis sur leur lauriers ? C’est à croire que ces grandes entreprises étaient leurs seuls clients ? Ces promoteurs étaient-ils en contact avec les autorités du port de Gaspé et des autres ports de la région ? Avaient-ils des plans de développement ? Et que faisaient nos élus et leaders économiques ? Se contentaient-ils de regarder le train passer ?
Comme je l’ai déjà écrit, nous sommes collés sur la côte Est des États-Unis avec des “petites villes” comme Boston. Alors que les chinois regardent du côté d’Halifax pour transporter leurs marchandises parce que le port de Vancouver est trop achalandé, nous n’avons même pas encore pensé à développer une stratégie de développement du transport. Faut-il le rappeler, le transport est essentiel au développement de notre économie. Le train s’en va et la seule chose que nous avons réussi à faire, c’est de signer une pétition et, j’allais l’oublier, voter un budget de recherche de 100 000 $ «pour la réalisation des études nécessaires au processus d’acquisition par le milieu du tronçon ferroviaire Matapédia-Chandler». Il est où le plan de développement du transport. Nous savons que si nous voulons maintenir un service de transport ferroviaire dans la région, nous devons en faire l’acquisition. Le 100 000 $ devrait servir à faire et réaliser un plan de développement. Il y a beaucoup d’opportunités et de possibilités pour développer nos infrastructures de transport. Il ne manque que la volonté d’agir. On doit cesser de regarder le train passer.
Certains disent qu’on a le développement qu’on mérite.
jeudi 11 janvier 2007
Nos municipalités: un frein à notre développement économique? (suite)
En voici deux exemples.
La Ville de Carleton-sur-mer projette de diminuer l’aide financière ou le support qu’elle apportait aux différents événements culturels qu’elle accueille. Beaucoup ont reproché au conseil municipal, et particulièrement au maire, ce désengagement. Le support d’une municipalité à des événements culturels et artistiques est d’abord une question de choix (question politique) puis une question de moyens. Faut-il le rappeler, Carleton-sur-mer est une ville de petite taille (3993 habitants). La Ville de Montréal, qui compte plus de 1,6 million d’habitants, donne environ 100 000 $ par année en subvention au Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Et c’est sans compter les subventions qu’elle verse aux autres événements culturels qu’elle accueille. La ville de Montréal verse donc en subvention environ 0.05 $ par citoyens pour le festival de Jazz. En suivant cette règle, le Maximum Blues ne devrait attendre de la Ville de Carleton-sur-mer qu’une aide de moins de 200 $ par année. C’est beaucoup moins que ce que versera la Ville de Carleton-sur-mer pour la prochaine année, même avec la diminution projetée.
Dans le dossier éolien, on reproche beaucoup aux municipalités de ne pas négocier de bonnes ententes avec les promoteurs. On reproche même à certains maires de jouer sur deux tableaux en accueillant sur leurs propres terres des éoliennes qui leur rapportera une redevance. Dans un reportage paru au Télé-Journal Est du Québec de Radio-Canada il y a quelques semaines, un des maires interrogés sur le sujet répondait à la journaliste qu’il gagnait, comme maire de sa municipalité, environ 3000 $ par année (la rémunération totale des élus de la municipalité de Rivière-à-Claude était de 12 780 $ en 2005). La plupart des municipalités de la région n’ont tout simplement pas les moyens de se payer les services de consultants pour négocier à force égale avec les promoteurs. Et ceux qui voudraient que le gouvernement du Québec encadre le développement de cette industrie, c’est comme s'ils demandaient que les règles du jeux soient encore fixées par des intervenants de l’extérieur; comme si nous n’avions pas la capacité ou l’intelligence de fixer nos propres règles et de prendre en charge notre propre développement.
Je le répète, il faudra une réforme de nos instances locales si nous voulons qu’elles jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région.
La Ville de Carleton-sur-mer projette de diminuer l’aide financière ou le support qu’elle apportait aux différents événements culturels qu’elle accueille. Beaucoup ont reproché au conseil municipal, et particulièrement au maire, ce désengagement. Le support d’une municipalité à des événements culturels et artistiques est d’abord une question de choix (question politique) puis une question de moyens. Faut-il le rappeler, Carleton-sur-mer est une ville de petite taille (3993 habitants). La Ville de Montréal, qui compte plus de 1,6 million d’habitants, donne environ 100 000 $ par année en subvention au Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Et c’est sans compter les subventions qu’elle verse aux autres événements culturels qu’elle accueille. La ville de Montréal verse donc en subvention environ 0.05 $ par citoyens pour le festival de Jazz. En suivant cette règle, le Maximum Blues ne devrait attendre de la Ville de Carleton-sur-mer qu’une aide de moins de 200 $ par année. C’est beaucoup moins que ce que versera la Ville de Carleton-sur-mer pour la prochaine année, même avec la diminution projetée.
Dans le dossier éolien, on reproche beaucoup aux municipalités de ne pas négocier de bonnes ententes avec les promoteurs. On reproche même à certains maires de jouer sur deux tableaux en accueillant sur leurs propres terres des éoliennes qui leur rapportera une redevance. Dans un reportage paru au Télé-Journal Est du Québec de Radio-Canada il y a quelques semaines, un des maires interrogés sur le sujet répondait à la journaliste qu’il gagnait, comme maire de sa municipalité, environ 3000 $ par année (la rémunération totale des élus de la municipalité de Rivière-à-Claude était de 12 780 $ en 2005). La plupart des municipalités de la région n’ont tout simplement pas les moyens de se payer les services de consultants pour négocier à force égale avec les promoteurs. Et ceux qui voudraient que le gouvernement du Québec encadre le développement de cette industrie, c’est comme s'ils demandaient que les règles du jeux soient encore fixées par des intervenants de l’extérieur; comme si nous n’avions pas la capacité ou l’intelligence de fixer nos propres règles et de prendre en charge notre propre développement.
Je le répète, il faudra une réforme de nos instances locales si nous voulons qu’elles jouent un plus grand rôle dans le développement de notre région.
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