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dimanche 21 janvier 2007

Décentralisation (suite 2)

On doit cesser de regarder le train passer. En matière de décentralisation, sommes-nous en train de manquer une (autre) bonne occasion ?

C’est clair, le présent gouvernement à Québec privilégie l’autonomie des régions. Ses documents «Faire confiance aux régions» et «Devenir maître de son développement : La force des régions (2003)» révèlent les intentions du Parti libéral de confier aux régions la responsabilité de leur développement.

D’ailleurs, dans l’introduction d’un autre document, publié en 2004 (Repenser les relations avec les municipalités), il fait part de ses intentions :

«Depuis le printemps 2003, le gouvernement du Québec a clairement manifesté son intention de repenser ses relations avec les municipalités, dans la perspective de renforcer les communautés locales, qui constituent l’instance de décision la plus rapprochée des citoyens et des citoyennes (p. 1).»

L’examen des relations entre le gouvernement et les municipalités montre une centralisation marquée des responsabilités en matière de services à la population au sein du gouvernement. Selon le document, cette situation entraînerait certains inconvénients. En effet, lors de la tournée des forums régionaux, beaucoup de citoyens ont fait part de leur mécontentement face à la lourdeur administrative, à l’uniformité excessive des services et à leur inadaptation face aux besoins locaux et régionaux. Les citoyens ont aussi noté que cette centralisation des responsabilités dans les mains du gouvernement central entraînait une déresponsabilisation des décideurs locaux dans le développement de leur milieu (idem p. 23). Traduction : lorsqu’il y a un problème, les décideurs locaux demandent au gouvernement central de trouver une solution. C’est notre premier réflexe, surtout en région. On a pas encore pris l’habitude d’essayer de trouver des solutions par nous-mêmes et pour nous-mêmes.

La mise en place les Conférences régionales des élus (CRÉ), pour remplacer les CRD, visait à redonner le pouvoir aux élus locaux. Suite à ce changement de garde, le gouvernement du Québec demandait aux CRÉ de déterminer les pouvoirs qu’elles voulaient voir décentraliser. C’est la première fois en quarante ans qu’un gouvernement central démontrait une volonté claire de décentraliser des pouvoirs (et les moyens qui vont avec) vers les régions. Des rencontres entre les CRÉ et les CAR (Conférence administrative régionale qui regroupe les directions des ministères dans chaque région) ont eu lieu dans plusieurs régions et certaines ont fait des demandes auprès du gouvernement. Par contre, certaines régions se font encore attendre. À ma connaissance, c’est le cas de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Pourquoi ? Certaines régions ont même demandé au gouvernement de leur dire quels pouvoirs il voulait décentraliser. M. Charest a parlé d’une absence de volonté de la part de certaines régions. À leur défense, il faut dire que les régions ont été habituées, par le passé, à une approche plus centralisatrice (certains diront plus paternaliste) de la part du gouvernement central.

Il y aurait encore beaucoup à dire (ou écrire) sur la situation de nos régions. Mais ce ne serait pas très constructif. J’ai déjà dit ou écrit à plusieurs reprises qu’il y avait beaucoup de possibilités et de solutions aux problèmes de développement que connaissent nos régions. C’est donc sur ce thème que je poursuivrai mon blogue : Des régions à développer; manuel d’instructions. Je parcourrai aussi le monde pour faire part de ce qui se fait en matière de développement régional; ici et ailleurs.

mardi 16 janvier 2007

Décentralisation (suite)

Du “Livre blanc sur la décentralisation” à la “Politique de soutien au développement local et régional”.

Comment expliquer ce virage. Il existe une théorie (j’ai bien écrit théorie) sur l’approche centralisatrice (ou, comme certains l’ont appelée, paternaliste) du Parti québécois en matière de développement régional. Cette théorie expliquerait pourquoi le premier gouvernement du Parti québécois aurait décidé de ne pas rendre public son livre blanc sur la décentralisation.

Voici pour la théorie:

En donnant plus de pouvoir aux régions, on affaiblit le pouvoir du gouvernement central. Or, dans sa quête de la souveraineté, la haute direction du Parti québécois de l’époque pensait que des régions autonomes seraient moins tentées de suivre le gouvernement central dans ses démarches menant à l’indépendance du Québec. C’est pourquoi on a voulu conserver une certaine dépendance des régions vis-à-vis du gouvernement central; d’où l’approche centralisatrice.

On pourrait faire un parallèle ici entre l’approche centralisatrice des gouvernements à Québec dans le développement des régions et le fédéralisme centralisateur tel que prôné par certains.

Pour moi, ce qu’il faut, c’est que nos régions (et c'est la même chose pour les provinces canadiennes) soient le plus autonome possible. Elles doivent être bien outillées pour prendre en charge leur développement et faire face aux défis à venir; et ce peu importe le statut politique du Québec. La force d'une nation (qu'elle soit indépendante ou à l'intérieur d'une plus grande entité) est la somme de ses composantes régionales ou territoriales et non seulement la notoriété de son centre.

Demain, je reviendrai plus en détail sur la politique du gouvernement Charest en matière de développement régional.

lundi 15 janvier 2007

Décentralisation

On entend par décentralisation le transfert, par un gouvernement central, de pouvoirs de décision et de gestion à une instance locale ou régionale autonome.

Lors de la campagne électorale de 2003, le Parti libéral présentait sa vision du développement des régions dans un document intitulé : ”Faire confiance aux régions” (février 2003). Dans les premier mois de sont mandat, le gouvernement Charest entreprenait une tournée pour présenter son projet de loi sur le ministère du Développement économique et régional avec un document intitulé : Devenir maître de son développement : La force des régions (2003). Depuis son élection, le gouvernement Charest parle de décentraliser des pouvoirs vers les régions, de rendre les régions plus autonomes. Ce transfert de pouvoirs permettrait aux régions de décider de leur propre développement et d’être plus autonomes face à Québec. Son approche est moins centralisatrice que celle des autres gouvernements qui se sont succédés à Québec.

Pourtant, ce n’est pas l’intention qui a manqué; surtout de la part du Parti québécois. Dès son arriver au pouvoir, le premier gouvernement du Parti québécois avait songé aller très loin en matière de décentralisation. On parlait même de remplacer les conseils de comté de l’époque par des gouvernements régionaux dont certains représentants seraient élus au suffrage universel. Ces nouvelles instances auraient été responsable du “développement éducatif et culturel”, du “développement social”, de “l’aménagement du territoire” ainsi que du “développement économique et touristique”. Mais le “Livre blanc sur la décentralisation (1977)” n’a jamais été publié officiellement. Les Conseils de comté ont fait place aux MRC qui, ont doit le reconnaître, on un bilan mitigé en matière de développement économique.

Le Livre blanc de 1977 a inspiré d’autres initiatives de la par des gouvernements du Parti québécois, notamment la tournée de consultation “Le Québec des régions” (1984-1985) et le Livre vert sur la décentralisation (Décentralisation : un choix de société - 1995). Malgré cela, tout ce que ce gouvernement a pu léguer en matière de politique régionale fut sa "Politique de soutien au développement local et régional" (1997). On parlait plus d’accompagnement que de décentralisation. D’ailleurs, lors de la présentation de cette politique au congrès de l’Association des régions du Québec (ARQ) en 1997 à Laval, un animateur avait qualifié l’approche gouvernementale de “paternaliste”.