La CRÉ est un organisme de concertation et de planification régionale et joue le rôle “d’interlocuteur privilégié” du gouvernement du Québec en matière de développement régional. Mis à part le rôle “d’interlocuteur privilégié” en matière de développement régional, de concertation et de planification régionale, elle n’a pas de mandat pour “développer” la région qu’elle dessert. On ne peut pas considérer le 1,35 millions $ pour le Fonds de développement régional comme un outil de développement.
La CRÉ n’a aucun pouvoir d’action pour réaliser la planification stratégique qu’elle élabore. Cette planification stratégique ne sert donc pas à grand chose présentement car il n’y a personne pour mettre en application les objectifs choisis. Un exemple, dans la dernière planification stratégique, on avait déterminé comme objectif, dans le secteur des transports (encore les transports), l’augmentation du tonnage transbordé au port de Gaspé. Mais, la CRÉ n’a aucune autorité sur la gestion, l’administration ou le développement des activités du port de Gaspé et aucun moyen d’influencer les choix des administrateurs (s’il y en a) et le propriétaire des installations (le gouvernement fédéral).
Il faut donc à la CRÉ plus de responsabilités et de pouvoirs pour lui permettre de réaliser son plan de développement auquel elle travaille si fort. Mais quels pouvoirs, quelles responsabilités? Pour quels secteurs d’activité?
Certains secteurs d’activité ne posent pas de problème; les acteurs et décideurs y sont très actifs et sont très impliqués. De plus, des secteurs comme la culture n’ont pas besoin d’importantes infrastructures pour les soutenir. Ce qui manque, c’est surtout des fonds pour augmenter l’offre et soutenir les artistes et créateurs. Par contre, d’autres secteurs sont sous équipés, sous financés et la coordination est déficiente. Je parlerai ici, bien entendu, du secteur des transports (on peut aussi ajouter le secteur des communications ainsi que celui du développement économique). Pourquoi donner tant d’importance à ce secteur? Tout simplement parce que l’économie (et son développement) de notre région en dépend.
Le secteur des transports, c’est un peu comme la colonne vertébrale de notre région. Que ce soit pour développer le secteur du tourisme, attirer de nouvelles entreprises, permettre aux entreprises d’ici d’atteindre de nouveaux marchés, offrir plus de choix en produits et services aux résidents de notre région ou faire venir des artistes de l’extérieur, ou simplement recevoir de la visite (ou aller visiter les autres) nous avons besoins de moyens de transport dignes de notre époque. C’est justement parce que nous sommes dans une région éloignée que nous devons avoir des moyens de transport performants et variés (transport multimodale).
Comme je l’ai déjà écrit sur ce blogue, nous sommes, en Gaspésie, assez bien “équipé” en terme d’infrastructures de transport. Moyennant quelques investissements pour mettre à jour certaines installations, nous pouvons compter sur ces infrastructures pour appuyer le développement économique de notre région. Ce qui manque le plus pour ce secteur important de notre économie, c’est une vision de développement, et une meilleure cohésion, un meilleurs coordination dans la gestion et le développement de ce secteur. Par exemple, on ne devrait pas faire de plan de développement du transport ferroviaire sans considérer le transport routier et maritime comme complémentaire au transport par train. Développer un seul moyen de transport serait hautement contre-productif et pourrait même nuire à notre économie globale.
Alors, comment coordonner le développement et la gestion des services de transport dans notre région? C’est simple. Il suffit de créer un organisme qui aura le mandat de coordonner le développement et la gestion de l’offre de transport à l’échelle de la région. Un tel organisme, ou un agence, pourrait relever de la CRÉ. Il n’est pas nécessaire que cet organisme soit propriétaire des installations et infrastructures. Il peut y avoir des ententes de gestion entre les propriétaires et l’agence.
Avec une telle agence responsable du secteur des transports en Gaspésie, la CRÉ pourrait alors se doter d’un magnifique plan de transport et LE RÉALISER. Ce serait une première. On pourra par la suite prendre exemple sur cette expérience et faire la même chose pour d’autre secteur. (Celui du développement économique et de l’aménagement du territoire - ils sont liés - en aurait bien besoins.)
vendredi 12 octobre 2007
mardi 9 octobre 2007
Plus d’argent pour la CRÉ.
Dans le journal L’Écho de la Baie de cette fin de semaine (édition du dimanche 7 octobre 2007), on apprenait que l’enveloppe budgétaire de la CRÉ de la région Gaspésie-Les-Îles augmenterait de 63,8 % pour s’établir à 3,9 M$. Bravo. On peut penser que c’est beaucoup, mais en réalité, c’est très peu.
La CRÉ est un organisme de concertation et de planification régionale et joue le rôle “d’interlocuteur privilégié” du gouvernement du Québec en matière de développement régional. Elle est composée en majorité d’élus municipaux de la région auxquels se joignent des représentants de la société civile.
En plus de la concertation et de la planification du développement, la CRÉ gère trois fonds: le Fonds de développement régional, le Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier (aussi appelé Volet II), ainsi que deux fonds qui sont dédiés à la culture: le Fonds des arts et des lettres pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine et le Fonds de soutien au développement culturel. Il ne faut pas oublier aussi les frais de fonctionnement; quelques professionnels dévoués abattent beaucoup de travail.
Donc, 3,9 M$ pour toutes ces responsabilités, c’est très peu. Dans la même édition du journal, on annonçait en première page l’octroi d’une somme de 3,4 M$ par le gouvernement fédéral pour la station touristique de Pin Rouge à New Richmond. Cette somme venait s’ajouter aux quelques millions déjà versés par le Gouvernement du Québec, ceci sans compter la contribution de la Ville de New Richmond.
Les actions de la CRÉ ont-elles un impact sur le développement de la région? Peut-être beaucoup d’impact localement, mais au niveau de la région, pas vraiment. Avec un budget de 1,35 M$ par année pour le Fonds de développement régional pour une cinquantaine de projets, c’est difficile d’avoir une impact régional; surtout lorsque l’on connaît les besoins de financement de projets comme Pin Rouge qui ne peuvent que compter sur l’aide des gouvernements supérieurs (Québec et Ottawa) pour voir le jour.
Devrait-on augmenter le budget de la CRÉ? Bonne question. Je pense qu’avant de penser à augmenter le budget de la CRÉ, il faudrait se demander si l’on veut qu’elle joue un plus grand rôle dans le développement de la région, qu’elle ait plus de responsabilités. Si la réponse à cette dernière question est oui, alors la réponse à la première doit aussi être oui.
Prochain billet: plus de responsabilités et plus de budget pour la CRÉ.
La CRÉ est un organisme de concertation et de planification régionale et joue le rôle “d’interlocuteur privilégié” du gouvernement du Québec en matière de développement régional. Elle est composée en majorité d’élus municipaux de la région auxquels se joignent des représentants de la société civile.
En plus de la concertation et de la planification du développement, la CRÉ gère trois fonds: le Fonds de développement régional, le Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier (aussi appelé Volet II), ainsi que deux fonds qui sont dédiés à la culture: le Fonds des arts et des lettres pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine et le Fonds de soutien au développement culturel. Il ne faut pas oublier aussi les frais de fonctionnement; quelques professionnels dévoués abattent beaucoup de travail.
Donc, 3,9 M$ pour toutes ces responsabilités, c’est très peu. Dans la même édition du journal, on annonçait en première page l’octroi d’une somme de 3,4 M$ par le gouvernement fédéral pour la station touristique de Pin Rouge à New Richmond. Cette somme venait s’ajouter aux quelques millions déjà versés par le Gouvernement du Québec, ceci sans compter la contribution de la Ville de New Richmond.
Les actions de la CRÉ ont-elles un impact sur le développement de la région? Peut-être beaucoup d’impact localement, mais au niveau de la région, pas vraiment. Avec un budget de 1,35 M$ par année pour le Fonds de développement régional pour une cinquantaine de projets, c’est difficile d’avoir une impact régional; surtout lorsque l’on connaît les besoins de financement de projets comme Pin Rouge qui ne peuvent que compter sur l’aide des gouvernements supérieurs (Québec et Ottawa) pour voir le jour.
Devrait-on augmenter le budget de la CRÉ? Bonne question. Je pense qu’avant de penser à augmenter le budget de la CRÉ, il faudrait se demander si l’on veut qu’elle joue un plus grand rôle dans le développement de la région, qu’elle ait plus de responsabilités. Si la réponse à cette dernière question est oui, alors la réponse à la première doit aussi être oui.
Prochain billet: plus de responsabilités et plus de budget pour la CRÉ.
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