vendredi 1 février 2008

Le pouvoir local dans l’Empire Romain : reconnaissance ou déchéance.

En 1999, pendant mes études à la maîtrise en sciences politiques, j’ai voulu prendre un cours qui n’avait aucun rapport avec mon sujet de recherche (la gouvernance métropolitaine); histoire de décrocher. Le cours que j’ai choisi s’intitulait Idées politiques. Le sujet à l’étude: Marc Aurèle, empereur romain de 161 à 180 de notre ère. Or, pendant son règne, il renforça la centralisation administrative. Centralisation, pouvoir local, décidément, je ne pouvais pas m’éloigner de mon sujet de maîtrise. Et bien soit, mon travail porterait sur le pouvoir local dans l’Empire Romain. C’est donc ce que je vous offre pour les prochains billets: le travail de session pour le cours Idées politiques. Aujourd’hui, l’introduction.

Le pouvoir local dans l’Empire Romain : reconnaissance ou déchéance.

«En 176-177 de notre ère, Marc Aurèle voyait l’avenir de l’Empire comme celui d’un État de droit; d'un État démocratique fondé sur l’égalité des droits. L’avenir ne devait pas lui donner raison. L’administration et un certain centralisme politique allaient, en partie, contribuer au début du déclin de l’Empire Romain.

Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer le déclin de l’Empire Romain. À la fin du deuxième siècle, l’Empire cesse de s’étendre, les conquêtes sont choses du passé. Il doit donc vivre de ses richesses, qui ne sont pas assez suffisantes pour satisfaire les nombreux besoins de ses nombreux sujets. De nombreuses réorganisations ont été nécessaires pour maintenir le territoire de l’Empire. Des mesures impopulaires ont entraîné, dans certaines régions, une révolte des populations et des élites locales qui lui étaient autrefois très loyales. Ces élites locales, qui jouissaient d’une grande autonomie dans la gestion de leurs affaires, ont vu leurs pouvoirs diminuer au profit d’une centralisation vers Rome.

L’ère des conquêtes est terminée, il faut conserver les territoires acquis, dont les prétendants se font de plus en plus nombreux. Force est de constater qu’il est plus coûteux pour Rome de préserver ses acquis territoriaux que d’en conquérir de nouveaux. Les conquêtes rapportaient leur part de butin qui venait s’ajouter aux richesses de l’Empire.

Comme aujourd’hui, le pouvoir local ne peut être négligé par l’État central. Tout le long de l’Empire Romain, Rome a du composer avec le pouvoir local pour assurer sa pérennité. À l’époque de la République, Rome avait prudemment choisi de ménager les élites locales pour s’assurer l’allégeance des nouvelles provinces et des nouvelles cités conquises. Il les chargeait de pouvoirs modestes, tout en se gardant le droit de les révoquer lorsque celles-ci ne respectaient pas les règles préétablies par Rome. N’étant pas portés par les détails de l’administration locale, les romains en confirent la responsabilité aux autorités locales, ce qui s’apparente aujourd’hui à ce que l’on connaît comme la décentralisation.

L’évolution des institutions municipales dans l’Empire Romain serait liée à celle de l’Empire lui-même. Ce travail vise à examiner les relations qu’entretenait Rome avec ses institutions municipales, plus particulièrement au moment où l’Empire commença à accuser les premiers symptômes d’une crise économique en devenir. La première partie, plus descriptive, permettra de définir les principales instances locales que sont les provinces et les municipalités en portant une attention particulière à l’importance de ces dernières pour l’Empire. La deuxième partie portera sur la crise économique que vécu l’Empire vers la fin du deuxième sicle de notre ère et les changements qu’elle entraîna quant au statut des municipalités et de leurs relations avec Rome.»

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