mercredi 7 février 2007

Fusions : avantages non garantis

Premier avantage, le gouvernement du Québec, qui a juridiction sur les municipalités, peut à sa guise les faire disparaître ou le regrouper. En France, le statut des municipalités, que l’on appelle commune, est “coulé” dans la Constitution. Il s’avère donc très ardu pour nos cousins d’en réduire le nombre. Je reviendrai plus en détail sur l’organisation territoriale en France.

Deuxième avantage, le nombre de décideurs se trouve à être fortement réduit. Présentement, la Gaspésie compte un total de 303 élus pour 43 municipalités. C’est la MRC de Bonaventure qui compte le plus d’élus avec 98 (14 municipalités). Ensuite vient la MRC d’Avignon avec 77 élus (11 municipalités); la MRC de la Haute-Gaspésie avec 56 élus (8 municipalités); la MRC du Rocher-Percé avec 37 élus (5 municipalités, la Ville de Percé est la seule qui a plus de 7 élus, soit 9 au total); et la MRC de la Côte-de-Gaspé avec 35 élus (5 municipalités). Le fait d’avoir moins d’élus ne se traduira pas en économie, bien au contraire. Si on veut que les maires des 5 nouvelles municipalités soient des maires à temps plein, le total des salaires qu’ils recevront devrait dépasser la rémunération totale que touchent les élus présentement (qui est, comme je l'ai déjà écrit, famélique).

Troisième avantage. On pourrait assister à une cessation des hostilités (c’est peut-être un terme un peu fort) entre les différentes municipalités membres de chaque MRC. On ne retrouverait plus de compétitions entre les différentes municipalités qui composent présentement les MRC; plus spécifiquement entre les petites municipalités et celles de plus grande taille (par exemple le clivage entre la Ville de Gaspé et les autres municipalités de la MRC). On n’assisterait plus aux batailles rangées que se livrent les municipalités lorsqu’il est question d’accueillir de nouvelles entreprises, ou de nouvelles installations (centre des congrès, salle de spectacle, parc industriel, etc.). L’aménagement du territoire pourrait se faire de façon plus harmonieuse quant aux choix des sites à développer. Le critère des revenus de taxes ne serait plus aussi important pour choisir un emplacement pour une entreprise; du moins à l’intérieur des nouvelles villes-MRC.

On pourrait aussi s’attendre à une meilleure cohésion dans les choix qui seront faits en matière de développement. Mais ce n’est pas garanti. Rien de garanti que la région sera mieux “gérée” avec moins de décideurs et moins d’instances locales. Les guerres de clochers ne disparaîtront pas par enchantement et il y aura encore une certaine compétitivité entre les villes-MRC.

Les éléments nécessaires pour assurer un développement optimal (et durable) de notre région sont : la concertation, la planification, la coordination et le partage. Et il n’est pas nécessaire de se donner le trouble de faire disparaître quelques municipalités pour introduire ces éléments, surtout s’il n’y a pas d’économie à faire avec les fusions. C’est simplement une question de volonté.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Je ne suis pas certain, à la lumière des événements qui ont conduits à la vague des défusions dans la région de Montréal, que la fusion de municipalités soit un instrument de développement régional nécessaire à prime abord.

Les municipalités sont d'abord et avant tout des communautés humaines qui ont leur propre histoire et leur propre Institutions. L'avenir réside probablement dans des communautés de services et d'approvisionnements régionaux afin de maximiser le pouvoir d'achat ansi que la dispense des services sur l'ensemble des territoires couverts.

À mon avis, il faut cultiver d'abord l'esprit coopératif à l'échelle régionale. La fusion devrait être une option de dernier recours, lorsque les populations visées en viennent à la conclusion que leurs intérêts seraient mieux défendues à l'intérieur d'un cadre administratif élargie.