lundi 26 février 2007

Le transport aérien en région (suite).

Starlink aviation inaugurait ce lundi sa nouvelle liaison aérienne entre les villes de Rimouski, Rivière-du-Loup et Montréal. Une autre compagnie qui tente sa chance d’offrir un service de transport aérien en région; une aventure à haut risque. Je suis sûr que la compagnie a bien étudié le marché et qu’elle fera tout pour satisfaire sa nouvelle clientèle. Et elle y parviendra peut-être. Mais ce service sera insuffisant pour combler les besoins qu’ont les régions éloignés en transport aérien. Le marché n’est pas assez important pour rentabiliser des services adéquats. Il nous faudrait un programme comme le «Programme des services essentiels de transport aérien» que j’ai mentionné dans le message d’hier. Comment implanter un tel programme? C’est une question d’organisation. Pour assurer un service aérien suffisant dans les régions, il faudra que les régions acceptent de coopérer ensemble. Le modèle d’organisation existe déjà; il ne resterait qu’à y apporter quelques modifications.

Le modèle pour gérer la demande de services aériens dans les régions du Québec, c’est celui des organismes municipaux ou intermunicipaux de transport (OMIT) que l’on retrouve dans la région métropolitaine de Montréal. Ces organismes, appelés aussi CIT (Comité intermunicipaux de transport), planifient et organisent les services de transport en commun dans leur communauté. Contrairement aux sociétés de transport (comme la STM), ces organismes n’exploitent pas eux-mêmes le service de transport en commun, mais doivent obligatoirement traiter avec un transporteur privé ou public pour l’exploitation du service. Par contre, ce sont eux qui déterminent les horaires, trajets et tarifs qui seront offerts à leur clientèles. Une fois les besoins déterminés, ils vont en appel d’offres pour trouver un ou des transporteurs privés qui assureront le service. Ces organismes peuvent obtenir des subventions du gouvernement du Québec selon certains programmes.

Il suffirait d’instaurer un organisme interrégional de transport aérien où chaque région membre déterminerait ses besoins en matière de services aériens. Une fois déterminé les horaires, les points de services (aéroports) et les tarifs, l’organisme pourrait aller en appel d’offres. Devant une demande de services plus grande que la simple desserte d’une partie d’une région, des compagnies aériennes pourraient être intéressées à offrir leurs services ou même à former un consortium pour offrir les services demandés. Par un programme d’aide aux collectivités éloignées, les deux paliers de gouvernement (fédéral et provincial) pourraient offrir, s’il y a lieu, une aide financière pour combler les écarts entre les revenus potentiels provenant d’une banque de voyages calculés selon une étude de marché en fonction des besoins exprimés par les régions et les coûts d’opérations présentés par les transporteurs aériens dans leur soumissions.

Rappelons que, lors de l’implantation du programme américain de services essentiels de transport aérien, 555 communautés ont été désignées comme bénéficiaires. Par contre, la plupart de ces communautés n’ont pas eu besoin de subventions car elles pouvaient fournir un nombre suffisant de passagers pour rentabiliser les services. En tout, seulement 150 communautés ont eu besoins d’une aide financière du gouvernement fédéral. En permettant d’offrir un service de transport aérien de base aux régions, un tel programme permettrait aussi de soutenir de petits transporteurs régionaux comme Starlink aviation en leur assurant un potentiel de marché plus intéressant.

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