lundi 26 février 2007

Le transport aérien en région.

On ne compte plus les compagnies aériennes qui se bousculent pour offrir des liaisons à prix modiques pour les grands centres urbains. Mais, pour les régions périphériques comme la Gaspésie, c’est une autre histoire. Même en les invitant, les compagnies aériennes ne sont pas très nombreuses à présenter leurs couleurs en région. Certaines communautés éloignées peuvent tirer avantage de leur isolement, comme par exemple les Îles-de-la-Madeleine, car, selon des dispositions de la loi sur les transports au Canada, Transports Canada doit soutenir financièrement des aéroports dans les localités où le transport aérien est le seul moyen de transport fiable toute l’année durant. Pour les autres communautés éloignées, des ententes comme il y a eu entre le gouvernement du Québec et Air Canada peuvent être négociées, mais ne sont pas toujours avantageuses et laisse à la compagnie aérienne le pouvoir de déterminer les horaires, tarifs et fréquences de ses services. Ce genre d’entente ne favorise pas non plus la compétition entre les différents transporteurs. Les régions périphériques dont la population peu nombreuse est dispersée sur un vaste territoire ne sont pas des marchés intéressants pour les transporteurs.

Cette problématique s’est posée aux États-Unis lors de la déréglementation du transport aérien en 1978. Les raisons invoquées pour cette déréglementation étaient que ce sont les forces du marché, plutôt qu’une réglementation gouvernementale, qui permettraient de développer des services aériens efficaces. Par contre, le Congrès américain était bien conscient que les seules lois du libre marché ne pourraient permettre de maintenir des services aériens dans les communautés moins populeuses. Il a donc lancé, au moment de la déréglementation du secteur du transport aérien en 1978, un programme de transition intitulé «Programme des services essentiels de transport aérien». Ce programme, administré par le département américain des Transports, voit à fournir des services aériens limités (en général au moyen d’avions de 19 places) à des localités qui sont à au moins 110 kilomètres d’un autre aéroport et qui ont perdu leur service aérien régulier au profit d’une plaque tournante. Le programme, qui devait être temporaire, à été étendu ces dernières années. C’est un programme qui n’est pas très coûteux car il dispose d’un budget annuel de 50 millions de dollars et dessert plus de 150 petites communautés à travers le pays.
Sources:
- La restructuration de l’industrie canadienne du transport aérien; Rapport final, Debra Ward, Observatrice indépendante de la transition de la restructuration de l’industrie du transport aérien (septembre 2002);
- The Subcommittee on Aviation Hearing on The Future of the Small Community Essential Air Service Program
http://www.house.gov/transportation/aviation/hearing/

Comment implanter un tel programme au Québec? Une question d’organisation.

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