jeudi 15 février 2007

Une question de gouvernance.

On revient toujours à la même question. Que ce soit pour le développement du réseau de transport, pour le développement du secteur éolien, la question est toujours la même: comment l’organiser, le gérer. C’est une question de gouvernance. Or, pour une région comme la nôtre ou pour une région métropolitaine comme Montréal, il existe plusieurs façons de gouverner. Pendant que vous réfléchissez à la question du dernier message (comment développer le réseau de transport commercial en Gaspésie) et préparez vos suggestions, je vous présente en exclusivité le type de gouvernance régionale qu’avait imaginé le premier gouvernement du Parti québécois en 1977 dans son projet de «Livre blanc sur la décentralisation». Fait à remarquer, ce projet de Livre blanc n’a jamais été rendu public.

Pour les prochains jours, je présenterai certaines parties de ce document qui, selon moi, est encore d’actualité.

Le document que j’ai entre les mains porte l’étampe en caractères gras «PROJET» et est daté du 12 décembre 1977. Le titre est le suivant : «Livre blanc sur la décentralisation».

La table des matières se lit comme suit :

Préambule (signé par le Premier ministre)
Première partie: Les orientations
Chapitre 1: Le contexte de la décentralisation
Chapitre 2: Les objectifs
Deuxième partie: Les comtés
Chapitre 3: La structure politique proposée
Chapitre 4: Le territoire des comtés
Chapitre 5: Les compétences des comtés
Chapitre 6: Le financement
Troisième partie: Les agglomérations métropolitaines
Chapitre 7: Montréal
Chapitre 8: Québec
Chapitre 9: Outaouais
Conclusion.

Préambule.
Il n’est pas signé par le Premier ministre de l’époque, mais on retrouve bien son nom (René Lévesque) à la fin à la page xii. Le préambule comporte cinq parties. La première, «De 1960 à 1977 - vers une centralisation certaine», présente l’évolution du gouvernement central et de la société québécoise pendant cette époque. Cela débute ainsi:

«Après le célèbre “Désormais” de la fin d’une époque et le “Maître chez nous” du début d’une nouvelle époque s’est imposée aux citoyens québécois l’ère des réformes de la révolution tranquille: c’est-à-dire la prise en main par l’État d’un certain nombre de grands secteurs devenus prioritaires: l’éducation, la santé, le développement économique avec, comme corollaire, la mise sur pied d’une fonction publique québécoise. L’État, devenu agent dynamique de changement, a mis en branle un train de réformes qui ont bouleversé considérablement les habitudes du vécu quotidien des citoyens». (...)

«Au fond, cette période s’est caractérisée par un mouvement profond “d’institutionnalisation des choses”. La mise en application de normes plus ou moins rigides, plus ou moins détaillées ainsi que l’intervention financière massive de l’État ont amené la définition de nouvelles règles de jeu entre l’État, les organismes et les multiples réseaux. Un nouveau leadership politique et administratif s’est constitué à Québec et la planification est devenue à la mode. Un processus décisionnel centralisé s’est installé, processus qui a fait l’objet, occasionnellement, de tentatives timides de régionalisation, de déconcentration ou de décentralisation.»

«En somme, au cours de cette période, le citoyen québécois s’est progressivement senti pris en charge par un État réformateur, altruiste et généreux.»
- «Livre blanc sur la décentralisation» (PROJET), 12 décembre 1977, pp. vii et viii.

Intéressant. À suivre.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Le politologue Benoit Lapierre étudie la politique étrangère et du droit international et propose une séries de conférences géopolitique. Il faut savoir que l'analyse politique est composant des États...