mercredi 28 février 2007

«Le mal bureaucratique»

Je poursuis aujourd’hui avec la présentation d’un extrait du Projet de Livre blanc sur la décentralisation de 1977. Cet extrait présente les multiples facettes de ce que l’on appelait à l’époque “le mal bureaucratique”. Il est d’abord question des difficultés d’accès aux décisions. En lisant ce document qui date de près de 30 ans, on peut se demander s’il y a eu des améliorations. À vous de juger. Retour en arrière:

«Difficultés d’accès aux décisions.
Le citoyens québécois, dans la complexité et la multitude de structures, a de plus en plus de difficultés à avoir accès aux centres de décisions.

À l’intérieur du Gouvernement, les réseaux et les paliers sont multiples et complexes: le Conseil des ministres, le Conseil du trésor, la Commission de la fonction publique, plus d’une vingtaine de ministères, treize régies, neuf offices, vingt-six conseils, vingt-et-une commissions et plus de vingt sociétés d’État contrôlent des actions, préparent des politiques et des législations, appliquent des réglementations et des programmes, etc. Un bon nombre de fonctionnaires œuvrent dans les régions, les districts, les unités de gestion, les bureaux sous-régionaux, les bureaux locaux, les divisions, etc. (le vocabulaire est diversifié). Ceux-ci ont des responsabilités différentes selon les ministères et organismes, allant de la décision finale jusqu’à une simple présence sur le territoire.

Le citoyen qui rencontrera le fonctionnaire régional ou local pourra avoir également à faire plusieurs “pèlerinages” à Québec avant de trouver le bon interlocuteur pour solutionner son problème ou répondre à sa question. La situation n’est pas très différente au niveau des réseaux des affaires sociales et de l’éducation. Faut-il s’adresser au CLSC, au CRSSS ou au ministère des Affaires sociales? Le directeur de l’école secondaire dira volontiers au citoyens que c’est à cause de directives du ministère de l’Éducation que l’on ne peut régler son cas; le fonctionnaire de ministère dira aussi volontiers, et même avec éloquence, que c’est à la Commission scolaire régionale de le régler, d’où retour du citoyen dans son patelin et un deuxième rendez-vous avec son directeur, etc., etc. Le comble est que les nombreuses démarches et aller-retour ne permettront pas nécessairement de trouver une réponse à la question ou au problème posé.

Le maire de la municipalité, lui, attendra sa subvention du ministère des Affaires municipales; celui-ci attendra la décision du Conseil du Trésor; celui-là attendra la décision du ministère des Finances, qui attendra la décision du Conseil des ministres. C’est à peine une caricature.»

- «Livre blanc sur la décentralisation» (PROJET), 12 décembre 1977, pp. 25 et 26.

On peut noter aujourd’hui une nette amélioration dans la prise de décision de nos instances gouvernementales. Il existe beaucoup de comité que l’on appelle “horizontaux” qui regroupent des fonctionnaires de plusieurs ministères qui ont à travailler sur des dossiers particuliers. Il y a aussi les comités ministériels qui planche sur des dossiers plus large (par exemple le Comité ministériel à la décentralisation et aux régions que préside Nathalie Normandeau; le comité des priorités, etc.). De plus, le citoyens est mieux servi qu’à l’époque et peut mieux s’orienter dans les dédales de la fonction publique grâce notamment à l’Interner t à l’implantation d’un ministère comme Services Québec dont la mission est justement de répondre aux demandes des citoyens et de les orienter vers les bons interlocuteurs.

Mais, encore aujourd’hui, beaucoup de trop de décisions sont inadaptées aux besoins. Il faut remarquer aussi que les demandes qui sont faites aux gouvernements sont souvent “inadaptées” aux besoins.

1 commentaire:

Géopolitique a dit...

Le politologue Benoit Lapierre est un spécialiste de la politique étrangère et du droit international. Il faut comprendre que la politique est une composante du droit au niveau des États. Pour faire des bonnes analyses au niveau internationale il faut suivre une bonne analyse. Il vous propose des conférences politique pour aider les décideurs.