mardi 20 mars 2007

Les objectifs de la décentralisation (suite).

«... du point de vue de l’État.
Trois objectifs peuvent être fixés, du point de vue de l’État: re-centrer le rôle de l’État; augmenter le rendement administratif; clarifier les relations entre l’État et les collectivités locales.


Re-centrer le rôle de l’État:
Il apparaît nécessaire de re-centrer l’action de l’État sur son rôle fondamental, soit un leadership dans l’établissement des orientations de politiques générales et dans la planification d’ensemble. L’État doit suivre l’évolution, évaluer les situations et effectuer les arbitrages qui s’imposent. Il devra préciser également tant les procédures d’application des lois et règlements que les recours qui sont donnés aux citoyens. Pour ce faire, l’État devra informer mieux les citoyens, en leur fournissant les données de base à la compréhension générale des problèmes.

Optimiser le rendement administratif.
Il s’agit donc de retrouver un nouvel équilibre entre les éléments essentiels des politiques et des fonctions de gestion et de contrôle. On devra donc alléger l’appareil gouvernemental de fonctions de gestion et de tâches administratives qui lui sont difficiles de bien remplir pour satisfaire les besoins.

La décentralisation vise à optimiser le rendement administratif tant de l’État central que des organismes décentralisés. En termes concrets, cela implique qu’il faut chercher à répartir les pouvoirs de façon telle que leur exercice soit efficace. On n’encombrera donc pas d’administration centrale de responsabilités sur des questions qu’elle est incapable de juger de façon adéquate et qui n’ont pour résultat que d’engorger ses circuits décisionnels. Ceci permettra d’éviter, par exemple, qu’une polyvalente investisse dans l’achat d’un stock audio-visuel qui demeurera inutilisé parce que non nécessaire (cet investissement étant effectué pour ne pas perdre l’inscription budgétaire pour l’année suivante).

L’État, comme les organismes décentralisés, devra donc préciser ses critères de performance, afin de rendre compte aux administrés du rendement des administrateurs.

Clarifier les relations entre l’État et les collectivités locales.
Un dernier objectif consiste à simplifier et à améliorer les relations entre les gouvernements locaux et l’État. Il s’agit de mettre un terme aux pèlerinage à Québec, auprès des nombreuses administrations de l’État. Par la définition d’un cadre de relations claires et l’arrêt des interventions ponctuelles des administrations dans la gestion des collectivités locales, on assainira leurs relations et on les obligera à bien déterminer leurs responsabilités respectives et leurs responsabilités vis-à-vis la population.

Il s’agit d’un objectif-clé de la décentralisation. Cela suppose une acceptation claire par l’administration gouvernementale du contenu de la décentralisation, tant au palier des hommes politiques qu’à celui des gestionnaires de l’État qu’à celui des citoyens. De nouvelles règles du jeu doivent être établies et respectées. Il faudra accepter la logique fondamentale propre à la décentralisation qui est le droit à la prise de décision et, donc, le droit à l’”erreur”, vu dans l’optique des appareils centraux et des citoyens.»
- «Livre blanc sur la décentralisation» (PROJET), 12 décembre 1977, pp. 40 et 41.

Aucun commentaire: